Un jeune Septilien de 15 ans, modèle de persévérance inspirant

Par Marie-Eve Poulin 4:00 PM - 15 octobre 2024
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Olivier Chouinard Gala Forces AVENIR

Olivier Chouinard, entouré de la directrice de l’école Jean-du-Nord/Manikoutai, Marie-Ève Murray, de sa mère Joëlle Gagné, de son frère Philippe, de son père Christian Chouinard et de son enseignant en éducation physique, Stéphane Pagès. Photo Natalie Rouleau

Atteint d’une paralysie cérébrale, le Septilien Olivier Chouinard performe à l’école, fait du sport, travaille comme caissier dans une épicerie et vise un bel avenir professionnel.

Olivier Chouinard, âgé de 15 ans, a été nommé deuxième personnalité persévérante au Québec lors du Gala Forces AVENIR présenté au Capitole de Québec au début octobre.

Il s’est démarqué parmi les 96 autres candidatures pour se rendre en finale auprès de trois autres élèves. 

Atteint d’une paralysie cérébrale (quadriparésie athétoïde) qui lui occasionne des difficultés de coordination et des difficultés de diction, Olivier a déjoué bien des pronostics. 

Bien entouré

Olivier a eu la chance d’être bien entouré. Même si ses parents ont dû livrer quelques batailles pour qu’il intègre l’école en classe régulière, il a eu le soutien nécessaire pour lui permettre de réussir.

« Il a toujours été super bien entouré par des professionnels qui y ont mis leur cœur », dit sa mère, Joëlle Gagné. « En plus, c’était des défis pour eux parce que “des Olivier”, il n’y en a pas beaucoup au Québec. » Les professionnels ont dû être créatifs et se dépasser pour l’aider à se développer davantage. 

À l’école, des adaptations ont été mises en place pour qu’il se développe à son plein potentiel. L’adolescent qui n’est pas en mesure d’écrire en raison des difficultés de coordination bénéficie d’un ordinateur. De plus, une éducatrice spécialisée l’accompagne en classe. « Elle écrit pour lui et fait les travaux pour lui. Ça fait longtemps que c’est comme ça et ça fonctionne super bien », dit la maman. « Par exemple, en mathématiques, il n’est pas capable d’écrire des formules, donc il doit les dicter et quelqu’un les écrit pour lui », explique Mme Gagné. 

Des difficultés d’écriture empêchent Olivier Chouinard de faire certains de ses devoirs. Les cours d’histoire ont donc été retirés de son horaire pour donner plus de périodes pour faire ses maths et sciences fortes. Il a de bonnes notes, mais les matières fortes sont un défi. « Il veut toujours en faire plus », dit sa mère. « Si ça lui demande de l’acharnement, il embarque. Il aime démontrer qu’il est capable de faire ses choses seul malgré ses difficultés ». 

Stéphane Pagès, son enseignant d’éducation physique, lui a permis de faire du sport selon ses capacités. « Quand Olivier a décidé qu’il voulait faire du soccer malgré sa condition, il lui a donné un coup de main », dit Joëlle Gagné. « Stéphane lui a permis d’aménager certaines techniques, peu importe le sport, ce qui lui a permis de se développer en horizon sportif malgré son manque de dextérité et sa déficience physique. » 

Même s’il est très autonome, certaines tâches comme verser un verre de lait ou cuisiner certains aliments qui demandent une bonne motricité sont plus difficiles et nécessitent une aide parentale. « Mais sinon, il est autonome. Il s’habille seul, vide le lave-vaisselle, cuisine certains plats, plie ses vêtements, fait ses choses comme les autres ados de son âge à son rythme à lui », précise la maman. 

Récompensé

Pour sa persévérance, il a été récompensé. « Le BAC de premier cycle à l’Université du Québec à Chicoutimi est payé s’il décide d’aller à l’université », dit sa mère. 

Il a reçu un chèque de 1 000 $ et trois médailles. La médaille de bronze lui a été remise à Sept-Îles au gala de reconnaissance de son école. Celle d’argent pour avoir été choisi parmi les élèves invités au Gala. La médaille d’or pour avoir été parmi les quatre finalistes. Toutes les médailles sont pour la persévérance. 

Joëlle Gagné précise que les juges ont eu de la difficulté à choisir entre Olivier et un autre élève pour déterminer le gagnant. Son entrevue a été un coup de cœur pour plusieurs.

Après la cérémonie, ils ont été plusieurs à aller à la rencontre d’Olivier pour lui dire que selon eux il était le gagnant, mentionne Mme Gagné.

L’adolescent s’est aussi rendu à La Malbaie avec sa famille pour jouer au golf. Une récompense bien appréciée d’Olivier. Il aime bien ce sport et réussit bien même s’il frappe la balle d’une seule main. 

Fierté

Olivier est fier de toute cette reconnaissance. Il raconte avoir réalisé l’ampleur de la situation au fil des événements. Ses parents sont aussi bien fiers de lui. Joëlle Gagné mentionne que cette reconnaissance est aussi une fierté pour des parents qui ont affronté quelques tempêtes tout au long du parcours de leur garçon. Ils ont su défoncer des murs pour le bien-être de leur enfant et ont tenu le coup dans les moments plus difficiles.

« Ça nous a soudés et c’est l’fun de voir aujourd’hui qu’on est une belle famille de quatre », dit la maman. « Cette soirée était une belle concrétisation de tout ça. » 

« C’est aussi la première fois qu’un élève de Sept-Îles se rendait aussi loin dans le processus de sélection pour le Gala », dit Mme Gagné.