Plus de 3 000 traversées annulées en un an à Tadoussac-Baie-Sainte-Catherine
Les coûts de la traverse de Tadoussac et Baie-Sainte-Catherine ont augmenté de 20 % en 2023-2024. Photo Johannie Gaudreault
La traverse de Tadoussac–Baie-Sainte-Catherine n’a pas échappé aux aléas du climat et aux bris mécaniques en 2023-2024. Un total de 3 213 traversées a dû être annulé, soit 8,2 % de toutes celles réalisées au cours de l’année.
La Société des traversiers du Québec (STQ) a publié son rapport annuel de gestion 2023-2024 en septembre. On peut notamment y lire que ses neuf traverses ont réalisé 106 511 traversées, ce qui correspond à une légère augmentation par rapport à 2022-2023.
À Tadoussac–Baie-Sainte-Catherine, 37 572 traversées étaient prévues au départ. Seulement 34 742 ont été effectuées et 867 traversées ont été ajoutées portant ainsi le total à 35 609 pour la dernière période.
Sur ce nombre, 3 213 traversées ont été annulées, ce qui donne un taux de réalisation* de 92,80 %. Celui-ci est en deçà de l’objectif fixé par la STQ qui s’établit à 99,5 %.
À Matane-Baie-Comeau-Godbout, 1 058 traversées étaient prévues, 1 088 (incluant 6 supplémentaires) ont été effectuées, 36 ont été annulées, ce qui donne un taux de réalisation* de 104,73 %.
Les principales causes des annulations sont les bris ou les travaux sur les navires, les ressources humaines, ainsi que les périodes d’entretien, d’exercices, d’inspections et de ravitaillement.
Passages de clients et de véhicules
En 2023-2024, les neuf traverses de la STQ ont enregistré près de 4,9 millions de passages de clients, soit une hausse de l’achalandage de 7,5 % par rapport à l’année précédente.
Cette croissance significative s’est manifestée dans plusieurs traverses, dont celle de Matane-Baie-Comeau-Godbout qui a enregistré une augmentation de 10 %. Plus de 179 000 clients ont utilisé la traverse dans la dernière année.
Cette tendance à la hausse peut être attribuée à divers facteurs, selon la STQ, qui fait mention « des efforts renforcés en matière de promotion et de marketing », « des améliorations apportées aux infrastructures et aux services » et de « la tenue d’événements spéciaux », entre autres.
C’est à Tadoussac–Baie-Sainte-Catherine qu’on enregistre le plus de passages de clients avec un total de 1 458 372 en 2023-2024. On y observe également une tendance à la hausse depuis 2021-2022.
Du côté des véhicules, la situation est semblable. La traverse de Matane est une de celles qui se démarquent avec une augmentation de 10 %. En 2023-2024, 93 702 véhicules sont passés sur le navire, presque 10 000 de plus que l’an dernier.
C’est à Tadoussac qu’on observe le plus grand nombre de passages de véhicules en 2023-2024 avec un total de 846 071.
Desserte maritime
La desserte maritime de l’île d’Anticosti et de la Basse-Côte-Nord, avec ses 44 voyages effectués, a connu une hausse encore cette année, c’est-à-dire une augmentation des passagers de 10,5 % par rapport à 2022-2023. Il en va de même pour les quantités de marchandises transportées qui ont augmenté de 4,7 %.
Cette desserte est ouverte d’avril à janvier. Lorsque la saison maritime est terminée, la STQ fournit un service complémentaire d’un minimum de huit semaines aux populations enclavées en poursuivant, par la route et par avion, la livraison des marchandises essentielles aux communautés isolées.
Le nombre de tonnes métriques de marchandises transportées pour l’année 2023-2024 a diminué de 25 % en raison de la fonte précoce des glaces cette année qui a réduit le service aérien à seulement huit semaines.
* Notons que le calcul du taux de réalisation des traversées exclut celles annulées en raison des conditions climatiques et de l’absence de clients, facteurs qui échappent au contrôle de la STQ, et il ne tient pas compte des traversées supplémentaires.
62,4 M$ pour la traverse de Tadoussac
La STQ disposait d’un budget total de près de 300 M$ en 2023-2024. L’augmentation de l’achalandage a eu une incidence positive sur les revenus de services à la clientèle, composés des revenus du service alimentaire et des ventes de la boutique à bord du F.-A.-Gauthier.
Toutefois, les dépenses liées aux réparations et à l’entretien des navires, plus précisément les travaux effectués en cale sèche, ont été plus importantes qu’à l’exercice précédent.
La traverse de Tadoussac–Baie-Sainte-Catherine a occasionné 10 M$ de dépenses supplémentaires comparé à 2022-2023. Ses coûts annuels s’élèvent à 62,4 M$ pour la dernière période.
Cette variation s’explique par « les travaux d’entretien et de réparations des navires, travaux qui incluent les interventions en cales sèches réglementaires des deux navires affectés à cette traverse soient le Armand-Imbeau II et le Jos-Deschênes II », peut-on lire dans le rapport annuel.
Quant à la traverse de Matane-Baie-Comeau-Godbout, elle a nécessité des dépenses de 42 M$, soit 1,9 M$ de plus que l’exercice précédent. Elle a rapporté 12 M$ grâce à sa tarification. Son taux d’autofinancement est donc en croissance à 39,4 %.
Un pont à Tadoussac
Pierre Breton, qui milite pour la construction d’un pont à Tadoussac depuis de nombreuses années, a commenté ces chiffres sur les réseaux sociaux. Il croit il y a lieu de « mettre la lumière sur ce gouffre sans fond où on engloutit nos fonds publics et d’arrêter l’hémorragie dans les meilleurs délais en construisant un pont à Tadoussac ».
« Les coûts de la traverse de Tadoussac ont augmenté de 20 % par rapport à l’an dernier. […] Ça fait un bon paiement de départ pour un pont à Tadoussac évalué entre 250 et 300 M$ en 2018 si on se réfère à des ponts semblables en Scandinavie », a-t-il écrit dans sa publication en espérant que des questions soient posées à l’Assemblée nationale.
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