Québec adopte le projet de loi 68 pour réduire la paperasse des médecins
Le ministre de la Santé du Québec, Christian Dube, répond à l'opposition lors de la période de questions le jeudi 12 septembre 2024 à l'Assemblée législative à Québec. LA PRESSE CANADIENNE/Jacques Boissinot
Plus besoin d’un papier du médecin pour s’absenter jusqu’à trois jours du travail en raison d’un rhume. C’est l’un des exemples qui découlent du projet de loi 68 qui vient d’être adopté par le gouvernement du Québec dans le but de réduire la paperasse des médecins.
Le ministre du Travail, Jean Boulet, et le ministre de la Santé, Christian Dubé, en ont fait l’annonce mardi après-midi dans un communiqué. Le gouvernement calcule que les différentes mesures du projet de loi 68 permettront de libérer 600 000 plages de rendez-vous par année.
En commission parlementaire le mois dernier, la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) avait toutefois averti que le fait de réduire la charge des formulaires d’assurance aux médecins ne permettra pas d’augmenter de manière importante le nombre de rendez-vous offerts. Le président de la FMOQ, Dr Marc-André Amyot, avait dit que cela sera surtout utile pour diminuer la surcharge de travail des médecins et d’utiliser «la plage horaire de façon beaucoup plus pertinente et optimale».
Parmi les autres mesures du projet de loi 68 qui entreront en vigueur, le médecin sera dorénavant celui qui décidera de la fréquence pour voir un patient en invalidité moyen ou long terme. Ce ne seront plus les assureurs privés qui imposeront les visites chez les médecins pour un suivi médical afin que le patient puisse garder son indemnisation.
Par ailleurs, les personnes ayant besoin d’aides techniques (cannes, béquilles, etc.) n’auront plus besoin d’un papier médical pour un remboursement.
Le gouvernement poursuit sa lancée pour donner plus de pouvoir à certains professionnels de la santé au lieu que tout passe par le médecin. La nouvelle loi permettra d’obtenir d’un assureur le remboursement du coût des services reçus d’un professionnel de la santé ou des services sociaux. Le patient n’aura donc plus besoin d’une prescription du médecin pour se faire rembourser une visite chez un physiothérapeute, entre autres.
«Actuellement, les médecins consacrent une part trop importante de leur temps à des tâches administratives, au détriment de leur mission première: soigner leurs patients. La réduction de la paperasse liée aux rendez-vous médicaux pour les assureurs privés et les employeurs est un élément important pour réussir à améliorer l’accès aux soins de santé», a commenté dans un communiqué le ministre Dubé.
Son collègue, le ministre Boulet, a reconnu que les Québécois attendent trop longtemps pour consulter un médecin. «L’adoption de ce projet de loi envoie un message fort: on s’engage à améliorer l’accès à des soins médicaux, à soutenir nos médecins et à offrir à tous et toutes les meilleurs soins possibles. L’ajout principal de ce projet de loi est sans doute le formulaire unique, destiné à alléger le fardeau administratif des médecins en simplifiant et en uniformisant les documents qu’ils doivent remplir», a-t-il déclaré par écrit.
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