Ils tiennent le réseau de la santé à bout de bras et ils ne sont pas payés. Le Conseil central Côte-Nord (CSN) et la Fédération de la santé et des services sociaux de la Côte-Nord (FSSS-CN) sont consternés d’apprendre que les contrats négociés n’ont pas été respectés.
Les primes et les rétroactions dues aux employés du réseau de la santé n’ont pas été versées et aucun délai n’a été confirmé.
« On parle ici des plus bas salariés du réseau qui subissent les conséquences », s’indigne Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord, en conférence de presse le 7 octobre.
« On a une convention collective nationale, dans laquelle il y a des temps pour payer chaque ajustement de salaire ou augmentation de prime. […] Jeudi passé, les employés n’ont pas eu leurs ajustements », explique Daniella Thorn, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs des services paratechniques, auxiliaires et de métiers à la FSSS-CN.
À qui la faute ?
Daniella Thorn se dit consciente que le CISSS de la Côte-Nord n’a aucune mauvaise intention.
« Logibc, la firme indépendante qui s’occupe du système de paie, n’est pas en mesure d’actualiser les primes ou les ajustements de salaire », explique-t-elle.
« Ce n’est pas nos représentants au CISSS ici qui s’organisent pour signer un contrat avec les firmes et les compagnies. C’est le big boss et les pousseux de crayon en haut à l’Assemblée nationale qui signent ça », enchaîne-t-elle.
Ian Morel, président du Syndicat du personnel de bureau, des techniciens et des professionnels, de l’administration de la santé et des services sociaux de la Côte-Nord à la FSSS-CN, soutient avoir fait preuve de flexibilité.
« On a donné quatre mois au gouvernement pour ajuster les paies. On nous annonce que le système informatique n’est toujours pas programmé pour que les travailleurs reçoivent leur dû », déclare-t-il.
Un contrat à respecter
« Personne ne serait content de se faire dire : le système de paie ne marche pas, on ne sait pas quand vous aurez vos ajustements. Je ne suis pas certaine que ça va donner le goût de rentrer travailler le matin », déplore Daniella Thorn.
C’est un enjeu qui n’aide en rien les problèmes d’attraction et de rétention de main-d’œuvre dans le système de santé, selon les représentants syndicaux
« On peut bien brailler à la télé parce qu’il manque de monde. Mais si tu brailles parce qu’il te manque de monde, occupe-toi de ceux que tu as en place. Occupe-toi de les payer et de leur donner ce à quoi ils ont droit. N’oublions pas que c’est un contrat de travail », lance Mme Thorn.
Il faut aussi comprendre que c’est un « problème à la grandeur de la province », ajoute Guillaume Tremblay, qui constate que ceux qui ont tout donné pour le réseau public durant la crise sur la Côte-Nord ne sont pas respectés.
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