La réforme du régime forestier se fait attendre

Depuis un an, la Coalition forestière réclame la réforme du régime forestier. Photo Alliance forêt boréale
Un an après avoir réclamé une réforme du régime forestier, la Coalition forestière est toujours en attente, et ce, malgré avoir martelé l’urgence d’agir à plusieurs reprises.
Sa rencontre avec la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Mme Maïté Blanchette Vézina, le 3 octobre à Québec, n’a pas permis de voir que le dossier avance.
« Hélas, la ministre nous a encore dit avoir besoin de temps pour livrer les changements qui s’imposent au régime forestier. Malgré notre insistance, elle ne s’est pas engagée à livrer un nouveau régime forestier d’ici les élections », dévoile avec déception la coalition représentant des travailleurs, entreprises, entrepreneurs et communautés forestières.
Cette dernière presse donc le premier ministre, François Legault, qui avait pris un engagement en ce sens avant même son élection en 2018, d’intervenir et de donner le signal pour le lancement de cette réforme. « À défaut de quoi, nous comprendrons que la forêt et les régions ne font pas partie des priorités de ce gouvernement », écrit-elle dans un communiqué.
Le regroupement a également appris lors de cette rencontre qu’aucune mesure transitoire n’est sur la table actuellement. « Tout ce qui nous a été dit, c’est que des discussions seraient en cours avec le ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie et avec le comité interministériel. Pourtant, il y a urgence d’agir », laisse-t-on savoir.
Formée de l’Alliance Forêt Boréale (AFB), l’Association des entrepreneurs en travaux sylvicoles du Québec (AETSQ), l’Association québécoise des entrepreneurs forestiers (AQEF), la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN), la Fédération québécoise des coopératives forestières (FQCF) et Unifor, la coalition avait déjà sonné l’alarme l’an dernier.
« Dans sa forme actuelle, le régime forestier comporte plusieurs éléments dysfonctionnels qui entraînent un manque de prévisibilité et viennent freiner le rôle que la forêt pourrait jouer dans la lutte aux changements climatiques et dans la vitalité économique du Québec et de ses régions forestières », croit-elle.
« La ministre doit comprendre que si rien n’est fait pour corriger la situation, c’est non seulement la survie à long terme de notre foresterie qui est menacée, mais celle des régions forestières et de plusieurs communautés. Faire de notre forêt une priorité, c’est assurer le gagne-pain de milliers de familles, et c’est surtout préserver un patrimoine pour les générations futures », de dire Yanick Baillargeon, président d’Alliance forêt boréale.
De leur côté, les travailleurs frappés de plein fouet revendiquent un cadre global de soutien à la transition et la création d’une politique forestière dont la vision de développement permettra d’assurer la soutenabilité à long terme de l’activité forestière.
« Nos membres sont au cœur de cette crise et ils souffrent des retards dans la réforme du régime forestier. Il est impératif d’agir maintenant pour protéger les emplois et assurer la stabilité des communautés forestières. Nous représentons 15 000 travailleurs et travailleuses du secteur forestier qui ne peuvent plus attendre », a déclaré Daniel Cloutier, directeur québécois d’Unifor.
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