Les boîtes à lunch peuvent contribuer au gaspillage alimentaire, selon un sondage
Les boîtes à lunch font partie intégrante des facteurs qui influencent le gaspillage alimentaire des familles québécoises, selon un sondage. Sur la photo, Shannon Crocker, économiste familiale, prépare les repas pour l'école dans la cuisine de sa maison d'Ancaster, en Ontario, le 26 septembre 2010. LA PRESSE CANADIENNE/Sheryl Nadler
Les boîtes à lunch font partie intégrante des facteurs qui influencent le gaspillage alimentaire des familles québécoises. Selon un sondage réalisé par Léger, 89 % des parents québécois rapportent qu’une partie du contenu des boîtes à lunch revient à la maison non consommée.
Et parmi eux, 51 % des adultes responsables des lunchs disent jeter les excédents des repas et des collations qui sont ramenés à la maison.
«C’est un peu plus bas que la moyenne nationale au Québec, mais ça reste encore évidemment assez significatif pour se poser des questions sur qu’est-ce qui est inclus dans la boîte à lunch, quel comportement antigaspi on peut avoir quand les restes arrivent à la maison. Il y a beaucoup de choses à déconstruire là-dessus», souligne Nicolas Dot, gestionnaire des relations publiques à Too Good To Go, qui a commandé le sondage.
L’organisation est surtout connue pour son application qui met en relation les consommateurs avec des commerçants qui vendent pour une fraction du prix des aliments encore bons qui se seraient autrement retrouvés à la poubelle.
La collecte de données du sondage a eu lieu à la fin du mois de juillet dernier, auprès de 2002 adultes canadiens responsables des repas et des collations d’enfants de moins de 18 ans, dont 400 Québécois.
À l’échelle du pays, 90 % des adultes responsables des lunchs disent qu’une partie des repas ou collation revient à la maison sans avoir été mangée, et 54 % d’entre eux affirment jeter ces restes.
Au Québec, en moyenne, ce sont 20 % des repas et collations qui sont ramenés à la maison.
Plusieurs aspects influencent le gaspillage alimentaire provenant des boîtes à lunch, selon M. Dot. On peut d’abord noter l’aspect répétitif et solitaire de la tâche de faire les lunchs. Selon le sondage, 70 % des adultes québécois responsables des lunchs doivent les préparer chaque jour de la semaine, et 47 % des parents préparent les boîtes à lunch seuls.
«Cet aspect solitaire et répétitif fait que c’est compliqué d’avoir des outils pour renouveler éventuellement les boîtes à lunch, pour essayer de se caler à l’appétit et aux affinités de l’enfant, et donc en fin de compte, ça génère des restes», affirme M. Dot. Il recommande ainsi d’impliquer l’enfant dans le processus de préparation des lunchs et collations.
«On constate que la part de reste est réduite. On est à 18 % plutôt qu’à 20 % d’un point de vue général. Donc, c’est sûr que c’est le conseil numéro un, l’implication de l’enfant, dès le plus jeune âge, ça va permettre de se caler à ses affinités et à son appétit qui peut varier, et s’assurer que les portions aussi sont adéquates», précise-t-il.
Discuter de gaspillage alimentaire avec son enfant est un autre comportement bénéfique à adopter. Le sondage indique que 81 % des parents québécois parlent de gaspillage alimentaire lié aux boîtes à lunch avec leurs enfants.
«La conscientisation est décuplée. Je pense que le gaspillage alimentaire, il y a quelques années, n’était même pas abordé, n’était même pas sur la table, quand on compare à d’autres défis environnementaux comme le déchet plastique. De plus en plus, (la notion de) gaspillage alimentaire commence à entrer dans les mœurs, aussi motivée par des motivations économiques», souligne M. Dot.
En effet, 82 % des parents québécois estiment qu’il faut réduire le gaspillage provenant des lunchs en raison du coût de l’épicerie, indique le sondage Léger.
Repenser les dates «meilleur avant»
M. Dot recommande également aux parents de privilégier, dans la mesure du possible, des aliments non périssables dans les boîtes à lunch, comme des compotes, des fruits secs ou des graines de tournesol, dans le but de limiter le gaspillage alimentaire.
Il invite aussi à repenser la façon dont sont perçues les dates «meilleur avant», alors que les produits sont souvent comestibles des semaines, voire des mois après cette date.
«Tout produit qui a une date ”meilleur avant” est encore comestible, en se fiant à nos sens, évidemment, après la date, si le produit a été conservé adéquatement», affirme-t-il.
Il précise que plutôt qu’un indicateur de salubrité alimentaire, les dates «meilleur avant» désignent plutôt un indicateur de qualité optimale.
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