La Ville de Sept-Îles vient tout juste de lancer son vaste projet de récupération et de valorisation des matières putrescibles. Curieux de savoir ce qu’il advient de ce que vous déposez dans votre bac brun tout neuf ? Suivez-nous !
Première étape : remplir le bac en s’assurant que les matières qu’on y déposera sont compostables, comme c’est le cas de ce gobelet à café. N’hésitez pas à y mettre aussi les feuilles et le gazon, le papier journal, les os, les résidus de table, le marc de café, les coquilles d’œuf… Jusqu`à 60 % des déchets que vous produisez à la maison sont compostables.
Mettre le bac au chemin : ça va de soi ! On estime qu’à Sept-Îles, un foyer sur deux a déjà intégré la procédure lors de la première semaine de collecte. « C’est un très bon début. On espère maintenant que de plus en plus de gens en feront une habitude ! », lance Mélissa Bernier, ingénieure en environnement à la Ville de Sept-Îles.
Le camion qui récolte le compost prend ensuite le relais. Le même camion peut servir aux trois collectes (matières résiduelles, recyclage et compost), mais il est décontaminé entre les différentes matières.
La destination : le lieu d’enfouissement technique de Sept-Iles, sur le Chemin du Lac Daigle. Des montagnes de déchets y sont enfouies, tant et si bien que le site sera éventuellement à pleine capacité. « Si vous compostez, vous nous aidez à ne pas augmenter les taxes. Quand on enfouit, on doit payer des redevances de 130 $ la tonne au gouvernement. S’il faut agrandir, ce sont des coûts importants. Composter, c’est payant et ça, c’est la la carotte au bout du bâton ! », indique Mélissa Bernier.
Non, ceci n’est pas un « remake » des Oiseaux de Hitchcock. Les goélands sont omniprésents au lieu d’enfouissement technique de Sept-Iles. Ils sont d’ailleurs considérés comme une nuisance puisqu’ils transportent régulièrement des déchets du site vers les milieux naturels en périphérie. Votre gobelet, ne le perdons pas de vue, ne rejoindra toutefois pas ces amoncellements de détritus.
Le camion à bord duquel se trouvent les matières putrescibles se dirigera plutôt vers ce dôme, première étape du processus de compostage. « Notre objectif est de composter 2943 tonnes de déchets putrescibles par an d’ici 2029. Si 85 % de cet objectif est atteint, la Ville de Sept-Iles recevra 1 457 237 M$ ! », explique Mme Bernier, qui espère ainsi motiver les troupes.
Sous le dôme, le compost sera d’abord décontaminé (les matières indésirables sont retirées à la main), une étape qui, espère-t-on, sera de moins en moins laborieuse à mesure que les Septiliens maîtriseront l’art de remplir leur bac.
C’est sous le dôme que commencera le processus de compostage, supporté par une température accrue par l’effet de serre.
Après avoir passé 4 à 6 semaines sous le dôme, le compost en devenir sera étendu au grand air sur cette immense dalle de béton où se poursuivra le processus. 6 à 8 semaines plus tard, le substrat sera tamisé jusqu’à l’obtention d’un compost prêt à utiliser par les citoyens. « Pour ça, il faut que la qualité soit bonne », rappelle Mélissa Bernier. Une autre raison de respecter le b.a-ba du compostage ! La construction des installations a coûté 4,6 M$. Un autre 700 000 $ s’ajoute, si on considère les études préalables et la préparation du terrain.
L’ingénieure en environnement de la Ville de Sept-Iles, Mélissa Bernier, est très investie dans la mise en place du compostage domestique et vous invite à faire de même.