Feu sur Régnault | Deux adolescents racontent…

Par Marie-Eve Poulin 5:00 AM - 17 septembre 2024
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feu régnault Sept-Îles

Joshua 13 ans, Teisha 15 ans s’en sortent avec plus de peur que de mal. Photo courtoisie

Il est autour de minuit, un soir de semaine. Joshua 13 ans et sa sœur Teisha 15 ans dorment à poings fermés. Soudainement, leur père bondit dans leur chambre : le feu est pris ! 

Joshua et sa sœur dormaient chez leur père la nuit de l’incendie du 193 Régnault. 

« Mon père m’a réveillé et j’étais figé, je ne comprenais pas ce qu’il se passait », raconte l’adolescent.

Dès qu’il comprend ce qui se passe, il se lève, s’habille, prend son cellulaire et part à la recherche d’une issue avec sa famille.

Leur logement est au troisième étage. II n’est pas touché par les flammes. L’immeuble de 22 logements comprend plusieurs escaliers. Joshua, Teisha et leur père arrivent à l’un d’eux.

« On ne pouvait pas descendre. Il y avait trop de boucane. Il faisait trop noir », dit Joshua.

Puis à un autre.

Même chose. Impossible d’y descendre. 

Tranquillement, le désespoir commence à s’installer. 

Puis, un bruit attire leur attention. Ça semble provenir d’un autre escalier. À l’arrière de l’immeuble. 

« Descendez ici ! », leur crie-t-on. 

Dans la noirceur et l’épaisse fumée, le trio s’exécute à quatre pattes. 

Mais tout d’un coup, Joshua fige. C’est trop. 

Son père lui agrippe le bras.

Il doit bouger.

Saisi, Joshua prend une grande respiration et il réussit à reprendre son chemin.

Enfin, un escalier accessible. 

Ils ne le descendent pas. Ils ont l’impression de voler par-dessus les marches tellement ils vont vite. 

Cette folle ruée vers l’air frais, coûte d’ailleurs une entorse à la cheville de Teisha.

Ils sont finalement dehors. Teisha pleure. 

Une femme, une inconnue, vient vers elle. Elle lui flatte le dos. 

Le père des enfants s’empresse d’appeler leur mère. 

Joshua appelle le 911. 

« J’étais sous le choc et j’avais le cœur qui battait à cent milles à l’heure », dit-il.  

Teisha quitte en ambulance, en raison de sa cheville. Sa famille la rejoint en voiture. 

Joshua lui, s’en tire bien. Il avait souvent vu les gens se cacher le visage avec des vêtements dans « des émissions à la télé ». 

Ce réflexe lui a permis d’éviter d’inhaler trop de fumée. 

Mais depuis, il demeure anxieux. Le bruit d’une simple sonnerie le fait sursauter « comme s’il entendait une alarme de feu. »