Les dépotoirs clandestins sont un phénomène malheureusement présent sur la Côte-Nord et la solution pourrait bien passer par la mobilisation citoyenne.
C’est en 2019 qu’Environnement Côte-Nord a lancé la campagne Combattez Le Fléau, afin de documenter et de s’attaquer aux dépotoirs clandestins. Au fil des années, plusieurs constats ont été émergés. On réalise qu’il ne faut pas seulement faire des nettoyages pour mettre fin au dépotoir illégal.
« Une approche de nettoyage strict, ça donne des résultats, mais il faut combiner cela avec d’autres choses », résume Caroline Cloutier, directrice générale adjointe d’Environnement Côte-Nord.
Comme elle l’explique, environ 40 % des lieux décontaminés redeviendront des dépotoirs illégaux au cours des années suivantes.
Pour s’assurer de mettre fin aux dépotoirs illégaux, les solutions sont multiples.
Il est important que la population ait accès à des écocentres et des services de récupération, ce qui est le cas partout sur la Côte-Nord. Cela vient donc enlever une excuse aux gens, parce qu’il y a des options pour se départir de matières ou d’objets qui ne vont pas dans le bac bleu, ou le bac vert.
« Il faut créer une pression sociale pour faire comprendre que ce n’est plus permis de faire cela. Il faut avoir l’appui de la population pour venir dénoncer de tels comportements », affirme Mme Cloutier.
Elle souligne aussi que de plus en plus, des gens partagent des images de dépotoirs clandestins sur les réseaux sociaux, pour dénoncer ce phénomène. Ces initiatives sont utiles, parce qu’elles permettent de rendre visibles les dépotoirs illégaux.
Il est important de signaler les sites via le site Internet de Combattez Le Fléau. L’effort permet de savoir où sont les sites et de voir l’ampleur du phénomène.
« Si la population continue d’être mobilisée, signale les sites et montre que ce n’est pas acceptable, on a une chance que ça change », affirme la directrice adjointe d’Environnement Côte-Nord.
Des impacts environnementaux
On retrouve de tout dans les dépotoirs clandestins. Il peut y avoir des jouets pour enfants, des carcasses d’animaux, ou des voitures abandonnées.
« Ce qu’il est important de dire, c’est que ces objets auraient pu prendre le chemin d’un site de récupération. »
Après plusieurs années de campagne, il a été constaté que de nombreux dépotoirs clandestins se trouvent à proximité des lieux de récupération. L’explication la plus plausible est que certains contrevenants se rendent à l’écocentre à un moment durant lequel il est fermé. Il est alors plus simple de laisser le matériel en forêt, plutôt que de ramener le tout à la maison.
Les impacts environnementaux des dépotoirs clandestins sont à plusieurs niveaux. Il y a des matières qui, lorsqu’elles se dégradent, peuvent être nocives pour la nature, comme les véhicules ou les pneus.
« Il y a clairement un impact pour la faune et pour la santé humaine, associé à la contamination des sites », dit Caroline Cloutier.
Lancée en 2019, la campagne Combattez Le Fléau se poursuivra, assure Caroline Cloutier. Des annonces seront bientôt faites concernant le futur du projet.
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