Semaine de la municipalité | Départs à la retraite et pénurie
Les directeurs généraux de chaque région se rassemblent pour des réunions avec l’ADMQ, au moins une fois par année. Photo ADMQ
Le domaine municipal est frappé de plein fouet par la pénurie de main-d’œuvre. Les départs à la retraite sont nombreux et la relève est peu présente. C’est une problématique majeure à laquelle s’attarde l’Association des directeurs municipaux du Québec (ADMQ).
« En 2019, ce qu’on s’apercevait, c’est qu’il y avait plus de 500 départs à la retraite prévus chez nos membres et il y avait également de plus en plus de questions à notre service-conseil en gestion municipale », lance Marc-André Palin, directeur général de l’ADMQ, pour mettre la table.
Selon les statistiques de l’Association, entre novembre 2019 et janvier 2023, ce sont 670 départs à la retraite qui ont été comptabilisés dans le domaine municipal. « Si on se projette jusqu’en 2028, on parle de 1 008 départs au total », dévoile M. Palin qualifiant « d’énorme » cette projection.
C’est pourquoi l’ADMQ a mis plusieurs solutions en place, dont le lancement d’une campagne pour démystifier le rôle du directeur général, la création de la formation ABC/DG et le lancement du tableau de bord en gestion municipale Munys.
Pénurie
Malgré tout, la pénurie de personnel est encore présente dans le milieu municipal. « Il y a des régions que c’est un peu plus facile d’attirer des ressources parce qu’elles sont un peu plus centrales et il y a des municipalités qui ont un peu plus de moyens d’attirer des ressources », affirme Marc-André Palin.
Toutefois, sur la Côte-Nord, les municipalités sont confrontées à « une compétition assez féroce avec les entreprises privées », selon ce dernier.
Les postes de directeurs généraux peuvent rester ouverts plusieurs mois et parfois même plus d’un an dans la région. D’autres ne demeurent comblés que très peu de temps et le processus doit à nouveau être lancé.
« Ce n’est pas simple à trouver. C’est un domaine qui est assez complexe en termes de compétences et d’habiletés de gestion et de connaissances », admet M. Palin précisant que le harcèlement pèse aussi dans la balance.
« Il y a une tendance à la hausse dans les dernières années en termes d’incivilité et de harcèlement. Le portrait qu’on voit chez les élus se reflète à grande proportion également chez l’administration municipale,
malheureusement », poursuit-il.
Toutefois, la volonté de faire des changements est bel et bien présente. « Il y a un effort qui doit être fait pour faire connaître les fonctions des municipalités », soutient le directeur de l’ADMQ, qui représente 1 343 membres et 946 organisations.
D’ailleurs, l’Association sera présente dans la région prochainement. En novembre, une rencontre régionale est prévue et ce sera la même chose partout au Québec.
« Ça va nous donner l’occasion de rencontrer 800 à 900 DG et aller voir la réalité dans chacune des régions pour adapter notre offre de services et même faire les représentations nécessaires auprès des différents ministères », conclut Marc-André Palin.
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