Des coûts importants pour enfouir les déchets pour la Ville de Sept-Îles

Par Vincent Rioux-Berrouard 9:55 AM - 30 août 2024
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En exploitation depuis 2002, le lieu d’enfouissement technique (LET) de Sept-Îles atteindra sa pleine capacité en 2027.

La Ville espère que les citoyens participeront activement la nouvelle collecte destinée aux matières organiques. C’est qu’il y a des incitatifs financiers derrière cela. Afin d’encourager la réduction de la quantité de matières envoyées à l’enfouissement, le gouvernement a augmenté le coût des redevances pour l’élimination de matières résiduelles. Ainsi, plus une ville envoie de matières à l’enfouissement, plus cela lui coûte cher.

« Autrefois, cette redevance était d’environ 10 $ la tonne. L’an passé, elle était à 24 $ et maintenant, elle a été augmentée à 30 $ et elle a été indexée à 2 $ par année. Vous voyez que toutes les tonnes qui rentrent à l’enfouissement sont extrêmement coûteuses par rapport à ce que c’était auparavant », affirme Jean-François Grenier.

La Ville de Sept-Îles a aussi dû investir une somme de 4,5 M$ pour la construction de la plateforme de compostage. Une aide financière de 1,5 M$ du gouvernement du Québec a été octroyée pour ce projet. Toutefois, pour obtenir l’ensemble de cette subvention, il y a des objectifs de performances à atteindre.

« Nous, on a estimé qu’on allait recueillir environ 6 000 tonnes de matières. Donc, d’ici cinq ans, on doit atteindre 85 % de la quantité qu’on a estimé, si on veut avoir notre pleine subvention », explique M. Grenier.

Il faut aussi prendre en compte que la gestion du lieu d’enfouissement technique à Sept-Îles à des coûts. D’ailleurs, la municipalité travaille à l’agrandissement de celui-ci. Si la municipalité réussit à réduire les quantités de matières envoyer à l’enfouissement avec la collecte des matières compostables, cela permettra d’augmenter la durée de vie du site d’enfouissement et ainsi, d’amortir à plus long terme l’investissement nécessaire.

Une obligation

Rappelons que cette nouvelle collecte s’inscrit dans une volonté gouvernementale. Le gouvernement du Québec a fixé comme objectif que la collecte du composte soit imposée sur l’ensemble du territoire québécois, d’ici 2025.

Bien que la collecte des matières organiques commence à s’être implantée un peu partout, son arrivée se faisait attendre sur la Côte-Nord. C’est d’ailleurs Sept-Îles qui sera la première ville dans la région à procéder au ramassage des matières organiques. La collecte devrait débuter en novembre dans la MRC de Manicouagan, puis en 2025 en Haute-Côte-Nord.

L’imposition du compostage à travers le Québec a aussi des objectifs environnementaux. Les matières organiques contribuent à remplir les sites d’enfouissement et, en se décomposant sur des dizaines d’années, produisent du méthane. C’est un gaz à effet de serre (GES) 25 fois plus puissant que le CO2.

Au Québec, les déchets représentent 5,8 % des émissions de GES de la province. Voilà pourquoi la collecte des matières est souhaitée par le gouvernement. Lorsqu’elles sont récupérées et compostées, leur retour au sol permet d’en augmenter la fertilité et la capacité de rétention d’eau, et de réduire le recours aux engrais chimiques.