Début des travaux cet automne pour l’usine de bouletage à Port-Cartier

Par Vincent Rioux-Berrouard 5:00 AM - 22 août 2024
Temps de lecture :

C’est à l’automne qu’ArcelorMittal doit lancer son chantier de plus de 200 M$ visant la modernisation son usine de bouletage, à Port-Cartier.

Annoncé en 2021, le projet était en attente de l’obtention d’un bloc énergétique pour aller de l’avant. En juin dernier, le gouvernement du Québec a confirmé l’octroi de 16 mégawatts à la minière.

L’entreprise pourra donc réaliser ce qu’elle décrit « comme l’un des plus grands projets de décarbonation au Québec ».

Un système de flottaison sera mis en place. Il permettra de retirer les contaminants, comme la silice, lors de la production de boulettes de fer à réduction directe. Ce type de boulette pourra ensuite être utilisé pour la production d’acier vert.

« Cela va permettre à Port-Cartier de pouvoir s’inscrire durablement dans la production d’un acier plus vert pour le futur. Port-Cartier va être à l’avant-garde et ses boulettes de fer vont être recherchées par les aciéries », explique Julien Lampron, vice-président, Affaires corporatives et stratégie, chez ArcelorMittal Exploitation minière Canada.

Cette transformation s’inscrit dans un changement inévitable de l’industrie, où les aciéries convertissent leurs hauts fourneaux pour des fours à arcs électriques. Il faut des boulettes de fer à réduction direct pour les alimenter. ArcelorMittal veut être prête à fournir ce type de matériaux et prévoit que la demande sera croissante, dans les prochaines années.

Les travaux de modernisation devraient commencer cet automne et être réalisés à la fin de 2025. Une mise en opération au début de 2026 est visée.

Plus d’une centaine de travailleurs seront à l’œuvre pour réaliser le projet. Dans un contexte où trouver des logements est difficile, ArcelorMittal indique vouloir favoriser des entrepreneurs locaux et des travailleurs d’ici, ce qui viendrait régler la question d’hébergement des travailleurs.

Réduire le CO2

Par ce projet de modernisation, la minière estime qu’elle réduira ses émissions de gaz à effet de serre (GES) au Québec de 200 000 tonnes annuellement.

ArcelorMittal s’est fixé de réduire ses émissions de GES de 25 % d’ici 2030 et elle vise la carboneutralité d’ici 2050.

L’usine de bouletage de Port-Cartier utilise différentes solutions pour contribuer à cet objectif. En plus de son projet de modernisation, il y a l’utilisation de biocarburant. Depuis 2022, l’usine de bouletage s’alimente en huile pyrolytique provenant de Bioénergie Æ Côte-Nord, à Port-Cartier. Le biocarburant a permis de diminuer l’utilisation de mazout lourd, une source d’énergie très polluante, dans les opérations de la minière.

« On est très choyé d’avoir un voisin [Bioénergie Æ Côte-Nord] qui est un producteur d’huile pyrolytique. Donc, c’est un beau projet d’économie circulaire et régionale », affirme M. Lampron.

Shango Canada

À proximité de l’usine de bouletage d’ArcelorMittal à Port-Cartier, une nouvelle entreprise voit le jour. Il s’agit de Shango Canada, qui a lancé son chantier de construction cet été. Cette entreprise se spécialise dans la fabrication de boulets de broyage. Ceux-ci sont utilisés dans le broyage minier, afin de réduire la taille de la roche et d’extraire les métaux contenus dans le minerai.

ArcelorMittal est ouvert à faire des affaires avec ce nouveau joueur de l’économie nord-côtière.

« On va regarder quel partenariat potentiel on peut faire avec [Shango Canada] comme on l’a fait avec Bioénergie Æ Côte-Nord, qui est à côté de nos installations », dit Julien Lampron.