Le visage de l’itinérance a changé à Sept-Îles
L’itinérance est visible au centre-ville de Sept-Îles. Photo courtoisie
De plus en plus de personnes dorment dehors à Sept-Îles. On compte aussi plus de familles et d’aînés à la rue, avec la hausse du coût de la vie et la rareté des logements dont les conséquences sont maintenant visibles.
« On les voit beaucoup plus qu’on les voyait », mentionne le maire de Sept-Îles, Denis Miousse. « Il suffit de demander aux organismes et eux voient l’augmentation. C’est évident qu’on le voit. »
L’itinérance cachée, bien que difficile à quantifier, serait aussi en augmentation.
Le manque de ressources d’hébergement, la hausse du coût de la vie et la rareté des logements sont des causes nommées par les directions d’organismes de la région, pour expliquer ce changement de portrait.
Ces derniers sont au fait que des campements sont érigés dans des secteurs boisés. Des interventions des pompiers et des policiers ont parfois lieu, nous a-t-on confirmé.
Pour sa part, le maire ne craint pas une arrivée éventuelle de ces campements dans des lieux plus urbains de la ville.
En juin dernier, des caméras de surveillance ont capté des images d’un homme en situation d’itinérance, qui avait installé son campement dans le boisé communément appelé les « sentiers canins Leventoux ». On pouvait le voir brûler des arbres et des matériaux.
Le même scénario s’est aussi produit durant l’hiver. Une intervention des policiers a été demandée par des citoyens. La travailleuse de rue du Centre de prévention le Rond-Point de Sept-Îles, Valérie Belisle, intervient auprès des toxicomanes et des gens en situation d’itinérance. Elle affirme avoir participé à cette intervention, mais ne peut en dire davantage, pour des raisons de confidentialité.
La directrice de Transit Sept-Îles, Valérie Santerre, rapporte que des personnes en situation d’itinérance dorment en ville, près d’un bâtiment qui sert d’abri. « C’est toléré et les policiers surveillent souvent. »
La Sûreté du Québec a refusé de commenter le sujet.
Le maire travaille actuellement sur un projet concernant l’itinérance, mais ne souhaite pas en dévoiler plus pour le moment. Selon nos informations, un organisme de la région pourrait bénéficier d’hébergement de deuxième étape. On offre ce type de logement (contexte semi-supervisé, semi-autonome) à des personnes en fin de processus de réhabilitation, à la suite d’une période difficile, pouvant inclure l’itinérance.
Des familles
Selon une estimation de divers organismes de Sept-Îles, une vingtaine de personnes seraient en situation d’itinérance dans les rues de la municipalité. Certains à la vue de tous et d’autres, dans des secteurs boisés.
« En ce moment, c’est surtout des hommes adultes. Mais, on commence à voir de plus en plus de situations. Des jeunes qui se ramassent dans la rue, des personnes plus âgées et même, des familles à cause de la hausse du prix des logements et du manque de loyers », affirme Valérie Belisle.
Il est d’ailleurs difficile d’obtenir des services pour loger les familles. « Bien souvent, on va réussir à placer maman avec les enfants, mais papa ne peut pas venir, parce que ce sont des centres pour les femmes seulement », dit Mme Belisle. « J’aimerais avoir une baguette magique pour avoir une place pour tous les mettre, mais on est tous à court de ressources. »
Les intervenants d’Homme Sept-Îls font le même constat. Aînés et couples avec enfants font davantage de demandes d’hébergement qu’auparavant. Bien qu’Hommes Sept-Îles soit dédié aux hommes, le directeur, Edmond Michaud, rapporte avoir déjà hébergé une famille, incluant la maman.
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