Itinérance à Sept-Îles ǀ Vivre un jour à la fois
Deux hommes en situation d’itinérance à Sept-Îles.
Le Journal s’est entretenu avec un homme âgé de 76 ans qui vit dans la rue à Sept-Îles depuis mars. Il a perdu la foi, mais accepte son sort et vit un jour à la fois.
Jean (nom fictif) raconte avoir été expulsé de son logement, à la suite d’un dégât d’eau survenu dans l’immeuble à logements où il résidait. Depuis, il dit avoir été expulsé de deux endroits où il passait la nuit. Il affirme avoir perdu la foi envers les organismes et la société. Il trouve l’encadrement à l’intérieur des murs des organismes trop intrusif.
« Les travailleuses sociales se collent presque le nez dans ta face et te disent que tu n’as pas l’air de feeler », dit-il.
En revanche, Jean dit bénéficier de l’accompagnement d’une intervenante qui s’occupe de lui dans la rue. Elle lui trouve notamment des rendez-vous médicaux. Il apprécie son aide.
Jean n’a pas espoir qu’un projet d’aide quelconque puisse convenir à ses besoins. Bien qu’il ait travaillé comme menuisier au cours de sa vie et qu’il reçoit une pension, il croit que le coût des logements sera toujours inabordable pour lui.
Malgré tout, il réussit à se débrouiller et à bien s’entourer. Des membres de sa famille viennent lui rendre visite et lui donner un peu d’argent. Il s’est aussi lié d’amitié avec un homme dans la même situation que lui. Il dit l’avoir rencontré à quelques reprises dans des endroits pour dormir dehors et qu’ils s’entraident.
« Il va me chercher des choses au frigo communautaire. Je l’aide pour certaines choses et lui m’aide pour d’autres », dit-il.
L’homme mentionne que des gens viennent lui porter des choses de temps en temps. Il est reconnaissant de cette aide offerte gratuitement.
« On y va un jour à la fois », dit Jean, questionné sur son avenir. Il ne sait pas où il dormira les prochains temps ni ce qu’il compte faire. L’homme qui a déjà connu un hiver dans la rue n’est pas inquiet face à la saison froide qui s’en vient tranquillement. Son discours est rempli de résilience. Il prend ce que la vie lui apporte comme défi et ne se soucie pas de demain. Pour le moment, il observe autour de lui les travailleurs, les passants et ça lui suffit.
« Le seul qui sait pour demain, c’est lui en haut. »
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