Métaux Torngat : cinq commentaires retenus par le ministère de l’Environnement

Par Emy-Jane Déry 5:05 AM - 30 juillet 2024
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Séance d'information publique de Métaux Torngat, à Sept-Îles. Photo archives

Cinq commentaires issus des consultations publiques sur le projet d’usine de séparation de terres rares à Sept-Îles ont été retenus par le ministère de l’Environnement. 

Les consultations ont eu lieu entre le 5 juin et le 4 juillet. Les commentaires retenus ont été formulés par des citoyens, par la Ville de Sept-Îles et Sept-Îles sans uranium (SISUR).

La Municipalité est préoccupée par la présence de produits chimiques qui seront entreposés sur le site, surtout le nitrate d’ammonium. Elle veut connaître les mesures qui seront mises en place pour réduire les risques d’incendie, d’explosion ou de déversement, par exemple. 

Au niveau de la santé des citoyens, la Ville fait part de ses inquiétudes concernant la qualité de l’air, du sol et des eaux. Elle mentionne particulièrement sa source d’eau potable du lac des Rapides, qui est située à proximité du projet. De plus, elle demande des précisions sur les suivis prévus et l’estimation de la radioactivité des résidus et poussières produites, et ce, avant et après la fermeture de l’usine. 

Un citoyen soulève un potentiel d’impact sur la valeur des maisons situées sur le territoire et sur leur assurabilité, en lien avec la radioactivité. Un autre s’inquiète de l’acceptabilité sociale du projet et craint revivre des déchirements dans la population comme à l’époque du projet de Mine Arnaud. 

« Durant plusieurs années, le climat social s’est détérioré. Chicanes et tensions dans les milieux de travail, dans les familles, avec les voisins, entre amis, dans les médias, etc. Tout le monde ici s’en rappelle encore et les cicatrices ne sont pas encore réparées », écrit-il. 

Finalement, comme annoncé publiquement, le groupe citoyens Sept-Îles sans uranium (SISUR), connu notamment pour avoir milité contre un projet de mine d’uranium au lac Kachiwiss, « oppose une fin de non-recevoir » au projet de Métaux Torngat. 

SISUR rappelle l’existence d’un moratoire sur toute activité d’exploration et d’exploitation d’uranium au Québec. 

« Les Septiliens ont montré plus d’une fois qu’ils s’opposaient à l’extraction de l’uranium. Le moratoire part d’ici. Le projet dont on parle va générer des déchets radioactifs qui vont polluer nos écosystèmes pour des centaines d’années », y indique Marc Fafard, porte-parole du groupe. 

Selon la procédure, Métaux Torngat devra tenir compte des commentaires obtenus durant la consultation publique et compilés par le ministère de l’Environnement, dans l’étude d’impact sur l’environnement du projet.

Les terres rares transportées par train à Sept-Îles seraient extraites du site Strange Lake de Métaux Torngat, situé à 230 km au nord-est de Schefferville. L’entreprise canadienne espère devenir le plus grand fournisseur de dysprosium (un type de terres rares) au monde, en y développant une mine.