Le milieu de la mine de Torngat à l’étude

Par Vincent Rioux-Berrouard 5:00 AM - 30 juillet 2024
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Strange Lake. Photo Métaux Torngat

En vue du projet de mine de terres rares de Métaux Torngat, des chercheurs évaluent l’état du milieu de la future mine.

Depuis quelques années, Marc Amyot, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en écotoxicologie et changements globaux, en compagnie d’autres chercheurs, s’intéresse à l’état de la rivière George. C’est à proximité de ce cours d’eau que serait construite la mine de terres rares de Métaux Torngat.

C’est d’ailleurs la communauté de Kangiqsualujjuaq qui a demandé l’aide des chercheurs, parce qu’elle souhaitait mieux comprendre l’état de situation face au projet minier de Strange Lake.

L’équipe a échantillonné de l’eau, des sédiments et organismes pour connaître les concentrations de terres rares et d’autres éléments dans ce secteur. Le milieu est très propre, selon M. Amyot. 

L’une des craintes, mainte fois soulevée concernant le projet, est la présence de thorium et d’uranium dans le minerai. 

« Il pourrait y avoir un rejet de poussières lors de l’extraction sur le site de Strange Lake. C’est pour cela qu’on fait un suivi des lichens, dans la région, pour être capable de détecter des dépôts atmosphériques éventuels », explique M. Amyot.

La présence d’élément toxique pourrait alors se retrouver dans la chaîne alimentaire, dont dépend en partie la communauté.

Métaux Torngat indique dans son plan que les stocks de minerai concassés seront recouverts d’un dôme et le convoyeur amenant les matériaux concassés à l’usine de concentration sera également recouvert, ce qui permettra de diminuer la production de poussière.

Toutefois, il indique que les risques d’accumulation sont plutôt faibles.

« Il faut comprendre que dans l’environnement, quand on parle d’uranium qui se trouve dans la nature, donc qui n’a pas été enrichi, au point de vue radioactif, il en faudrait quand même pas mal pour que cela commence à avoir un impact », commente Marc Amyot.

Rappelons que le minerai serait transporté dans une usine de séparation à Sept-Îles, selon les plans de l’entreprise.

L’exploitation des terres rares est nouvelle au Canada. D’ailleurs, la Chaire pour laquelle œuvre M. Amyot a travaillé avec le gouvernement fédéral, pour développer les connaissances sur ce minerai.

« On a travaillé sur les terres rares d’un point de vue toxicologique environnemental, en partenariat avec le gouvernement fédéral. Jusqu’à très récemment, le fédéral n’avait pas de directive sur les niveaux et concentration à atteindre dans l’environnement. Maintenant, il y a une directive intérimaire », dit-il.