Cinquième Jeux olympiques pour la Port-Cartoise Denise Dignard

Par Sylvain Turcotte 5:30 AM - 26 juillet 2024
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Denise Dignard lors de l’annonce de la formation canadienne féminine de basketball en vue des Olympiques de Paris. Photo Matthew Johnson

Après Sydney, Londres, Rio de Janeiro et Tokyo, place à Paris pour Denise Dignard. La Port-Cartoise d’origine en sera à ses cinquièmes Jeux olympiques comme chef de file de la formation canadienne en basketball féminin.

Denise Dignard, qui occupe le poste de directrice générale/vice-présidente exécutive, Haute Performance chez les femmes à Basketball Canada, est à la tête de la formation féminine. Le basketball féminin canadien en sera à une huitième présence aux Olympiques. 

La Ville de Port-Cartier a d’ailleurs honoré Mme Dignard en 2018 pour son parcours en basketball, donnant son nom au gymnase du Centre Cartier.

La femme de 63 ans prend toujours plaisir à se retrouver aux Olympiques, elle qui aurait pu y participer comme athlète en 1980, mais les pays occidentaux avaient boycotté le rendez-vous de Moscou.

« Je suis toujours très heureuse de vivre cette expérience avec l’équipe », a-t-elle fait savoir. 

C’est une fierté énorme pour la native de Port-Cartier, d’en être à ses cinquièmes Jeux olympiques dans un poste de leadership. Comme leader, elle aura notamment à faire le pont entre l’équipe, le comité organisateur et le comité olympique. 

Paris 2024 seront les premiers Jeux d’été depuis la COVID, donc avec la présence de spectateurs, familles et amis. 

Denise Dignard a aussi une connexion naturelle avec la France au niveau de la langue, mais aussi de ses liens avec la Fédération française de basketball. Elle a d’ailleurs joué deux ans à Clermont-Ferrand. 

Sur le terrain

Neuvième à Tokyo, et actuellement classée cinquième au monde (FIBA), le Canada en basketball féminin misera une formation avec un bon mixte de jeunes et d’athlètes avec de l’expérience, lors des Jeux de Paris. 

La directrice a fait allusion à des joueuses de 18-19-20 ans, dont les Montréalaises Nirra Fields et Cassandre Prosper. La chef de file a aussi parlé de l’Ontarienne Syla Swords, la plus jeune à se tailler une place sur l’équipe, à 18 ans. 

Cette cinquième place, Mme Dignard la qualifie comme un « exploit exceptionnel », puisque le Canada n’a pas de ligue professionnelle et que la plupart de son effectif évolue dans la NCAA ou la WNBA. Le classement de la FIBA est basé sur les résultats des huit dernières années, les plus récentes étant plus payantes en termes de points.  

Pour les Olympiques qui s’ouvrent le 26 juillet, Denise Dignard s’est avancée sur l’objectif d’une place sur le podium.

La France en entrée  

La formation de l’unifolié se retrouve cependant dans un groupe difficile, avec comme adversaires le pays hôte (France, 3e à Tokyo et 7e au classement mondial), l’Australie (3e au classement mondial) et le Nigéria (12e au classement mondial). 

Pour accéder à la phase éliminatoire, le Canada doit figurer parmi les deux meilleurs de son groupe, ou être un des deux meilleurs troisièmes sur l’ensemble des trois groupes.

« Ça va être des Jeux challengeant, un bon défi. Il y a tellement d’équité entre les positions 2 à 8 au classement mondial. Les États-Unis demeurent les favorites », a mentionné Denise Dignard. 

La formation canadienne n’aura eu que huit ou neuf jours pour s’entraîner, avant son premier match le 29 juillet contre la France.

La phase préliminaire en basketball, tant chez les hommes que chez les femmes, sera disputée à Lille, à une heure au nord-est de Paris, en TGV. Les parties seront jouées au Stade Pierre-Mauroy, stade de football qui sera converti pour l’occasion et qui pourra accueillir 27 000 personnes. La phase éliminatoire se tiendra au Palais omnisports de Paris-Bercy. 

Les athlètes en basketball seront donc isolés ailleurs pour la première portion des Jeux, dans un village satellite. 

« On investit pour ça (le tournoi olympique). Le focus est sur l’équipe. On est là l’un pour l’autre. L’important est de rester dans notre zone », assure la directrice. Le calendrier fait aussi en sorte que les formations n’ont pas le temps d’aller voir d’autres sports. Les athlètes pourront le faire un coup éliminés. 

La suite, pour Denise Dignard, après les Jeux de Paris ? « Un jour à la fois. On a la passion pour ce qu’on fait quand tu travailles dans le sport amateur. »