L’hôtel de ville de Sept-Îles attire de nouveau l’attention

L'hôtel de ville de Sept-Îles a été recouvert d'une bâche le 1er juillet. Elle a été retirée par les employés municipaux après quelques heures.
Une professeure émérite de l’UQAM a publié une lettre ouverte dans Le Devoir, à propos de la démolition de l’hôtel de ville de Sept-Îles.
La démolition à venir du bâtiment ne fait pas que créer des remous à Sept-Îles.
Les lecteurs du journal Le Devoir ont pu lire dans l’édition du 13 juillet, une lettre signée par Francine Vanlaethem à ce sujet. Cette dernière est présidente de Docomomo, une association sans but lucratif vouée à la connaissance et à la sauvegarde de l’architecture, et est professeure émérite à l’École de design (UQAM).
Il était important pour elle de mettre en lumière le coup d’éclat du 1er juillet. Le bâtiment a été recouvert d’une bâche blanche avec le mot « pillage» écrit dessus.
« C’est vraiment une action novatrice et innovante, parce ce qu’elle n’a pas détérioré le bâtiment. C’est une action d’éclat, mais respectueuse du bien collectif », commente-t-elle, en entrevue avec Le Nord-Côtier.
Cet intérêt pour le bâtiment municipal, de la part de gens provenant de l’extérieur de Sept-Îles, peut paraître surprenant, pour plusieurs Septiliens qui sont las de ce débat. Mme Vanlaethem explique que l’hôtel de ville s’inscrit dans une tendance importante de l’architecture, ce qui justifie cet intérêt.
« C’était un hôtel de ville qui innovait, parce qu’au départ, il y avait le bâtiment administratif en verre, au milieu, on retrouvait la bibliothèque et le dernier bâtiment était le poste de police et pompier », dit-elle.
C’est le bureau d’architectes montréalais Affleck, Desbarats, Dimakoupoulos, Lebensold, Michaud et Sise qui a réalisé l’hôtel de ville. Il s’agit d’un groupe d’architectes ayant laissé une marque importante dans l’histoire architecturale du Québec.
« En art, on conserve les œuvres des grands créateurs. Par contre, pour l’architecture, on ne fait pas la même affaire. On se dit que c’est juste des bâtiments, alors que ce n’est pas vrai. L’hôtel de ville raconte l’histoire de votre communauté », dit Francine Vanlaethem.
Elle ajoute que ce bâtiment est aussi un témoin de l’histoire.
« Après la Deuxième Guerre mondiale, l’administration publique et le service aux citoyens se développent. Les municipalités construisent de nouveaux bâtiments pour répondre aux exigences de l’époque », explique Mme Vanlaethem.
Elle pense aussi que l’architecture de l’hôtel de ville a été mal comprise. Plusieurs modifications ont été apportées au bâtiment au fil des ans, ce qui est venu affecter sa signification et l’intention de départ des architectes.
Rappelons que dans ce dossier, la Ville n’a pas l’intention de reculer.
« La décision finale est prise. Nous avons signé l’acte de vente avec le CISSS de la Côte-Nord et ça ne changera pas », avait indiqué le maire Denis Miousse, le 1er juillet.
À la fin avril, la Ville avait annoncé une entente de 18,5 M$ avec le CISSS de la Côte-Nord, pour la vente de l’hôtel de ville.
Les employés seront relocalisés pour une période deux ans dans l’édifice Place Sept-Îles, en attendant la construction d’un nouveau bâtiment, derrière le centre socio-récréatif.
Galerie photo
Horizon
Horizon, des contenus marketing présentés par et pour nos annonceurs.