Pour un projet d’aire protégée de 29 000 km2 à la frontière Québec-Labrador
Carte de l’aire protégée proposée. Source: SNAP Québec
La Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec) a déposé une proposition d’aire protégée couvrant la « zone grise des limites territoriales entre le Québec et le Labrador », un immense territoire de 28 936 km2 qui fait l’objet d’un différend entre les provinces voisines.
La contestation du tracé des limites territoriales a pour effet qu’aucune exploitation de ressources naturelles n’y a cours, un avantage selon la SNAP.
« C’est une opportunité unique de transformer une zone grise en une zone verte, une impasse politique en une solution unique pour contribuer significativement à l’atteinte de l’objectif de conservation de 30 % du territoire d’ici 2030. Nous invitons les gouvernements du Canada, Terre-Neuve-et-Labrador et du Québec à collaborer et prendre le temps d’examiner tous les avantages de cette proposition », indique Alain Branchaud, biologiste et directeur général à la SNAP Québec.
La SNAP estime qu’il « faudra multiplier ce genre de projets d’envergure au Canada » et saisir toutes les opportunités pour atteindre les objectifs de 2030. « Nous recommandons aux trois gouvernements de comptabiliser cette zone dans leur bilan respectif d’aires protégées, permettant au Canada de faire un bond d’environ 0,3 %, de 7,1 % pour Terre-Neuve-et-Labrador et de 1,9 % pour le Québec. Ainsi, toutes les parties en sortiraient gagnantes et il n’y aura pas de double comptabilité au niveau international, car seul le bilan canadien est officiellement enregistré », indique-t-on.
Les populations de caribous forestiers du Lac Joseph et de Joir River pourraient bénéficier de la protection du territoire ciblé puisqu’une partie de leur aire de répartition est incluse dans la zone grise.
Le secteur visé par le projet d’aire protégée permettrait d’assurer la conservation des têtes de bassin versant de plusieurs rivières à saumon comme les rivières Natashquan et Saint-Paul. « Les populations de saumon atlantique connaissent actuellement un inquiétant déclin et cette protection pourrait contribuer au rétablissement à long terme de l’espèce », estime la SNAP qui encourage d’ailleurs les communautés autochtones à profiter de l’appel à projets pour déposer des propositions d’aires protégées dans ce secteur.
« En participant massivement, il est possible de faire de cette initiative un véritable projet de société. C’est un moyen concret d’agir dès aujourd’hui pour la protection de notre territoire au profit des générations futures et de maintenir vivant le lien qui nous unit à ses richesses. Le processus est simple et ouvert à tous, déposez votre projet dès maintenant! », estime Francis-D Desnoyers, responsable – aires protégées sud du Québec à la SNAP Québec.
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