L’odyssée du port de Sept-Îles
Les installations du Port de Sept-Îles en 2021. Photo courtoisie
Il aura fallu près de 40 ans au port de Sept-Îles pour fracasser son record de tonnes manutentionnées. L’atteinte de cette étape en 2023 a une signification toute particulière.
C’est un record de 36,6 millions de tonnes qui a été manutentionné au port de Sept-Îles, l’an dernier.
« Ça vient nous faire ressortir à l’échelle nationale. Ça vient consacrer le port de Sept-Îles parmi les ports d’importance au pays, parce que nous avons fièrement reconquis le deuxième rang des ports au Canada et on peut être fier de cet accomplissement », a déclaré le PDG du port, Pierre D. Gagnon, lors de l’assemblée générale annuelle de l’organisation.
Le port de Sept-Îles célèbrera son 25e anniversaire cette année. Il faut remonter dans le passé pour bien comprendre tous les efforts qui se cachent derrière cette consécration, ce « succès story régional », comme l’a décrit le président du conseil d’administration, Bernard Lynch.
En vertu de la Loi maritime du Canada adoptée en 1998, le gouvernement a créé l’année suivante une administration portuaire autonome à Sept-Îles. De ce fait, c’était désormais des gens de Sept-Îles qui assuraient la direction de leur port, selon leur vision. Mais ce privilège venait aussi avec des responsabilités face aux infrastructures portuaires fédérales de la baie et celle de rentabiliser les actifs, tout en demeurant autonome financièrement et compétitif. Bref, comme une entreprise privée.
Pour s’y rendre, il a fallu convaincre les hauts fonctionnaires du ministère des Transports du Canada de la viabilité d’une autorité portuaire à Sept-Îles. Le cabinet du ministre de l’époque se devait aussi d’être convaincu, ce qui, aux dires de Marc Brouillette, artisan de la création de ce jalon, n’était pas chose faite. Il y avait une vive compétition, puisque plusieurs localités du Canada souhaitaient obtenir ce titre.
Il aura fallu l’intervention de l’ami d’un ami, qui s’appelait nul autre que Jean Chrétien.
Houleuse
Pierre D. Gagnon, lui, appelle ce parcours « l’odyssée houleuse du port ».
À son arrivée, les actifs de l’organisation étaient de 50 M$. Aujourd’hui, on parle de 350 M$.
« C’est quelque chose qui s’est bâti morceau par morceau », a affirmé M. Lynch, soulignant au passage le travail des nombreux bâtisseurs du port.
La première année en poste du PDG Pierre D. Gagnon, les profits du port se sont chiffrés à 350 000 $.
« 350 000 $, c’est ce qu’on a redonné dans la communauté cette année », a illustré M. Lynch, parlant de « pas de géant » faits à travers les années pour s’assurer d’une autonomie financière.
« Les revenus n’étaient… pas ce que j’ai vu cette année ! », a lancé Charles Langlois, qui fut le premier président du conseil d’administration du port de Sept-Îles, en parlant de l’époque de la naissance de l’administration portuaire.
Les revenus du premier budget approuvé par l’administration portuaire provenaient à 50 % de l’Aluminerie Alouette.
« C’était autour de 8 M$, dont 4 M$ qui provenaient d’Alouette », a relaté M. Langlois. « On a commencé avec ça. »
Encore aujourd’hui, le port de Sept-Îles compose avec de nombreux défis, dont les changements climatiques, l’environnement, des problèmes d’énergie, mais il continue de s’imposer des objectifs « ambitieux ».
« On souhaite une longue vie au port, car à 25 ans, c’est un jeune adulte et on espère qu’il va continuer de progresser de cette façon-là », a conclu Bernard Lynch.
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