Je cueille, tu cueilles, nous cueillons: ABC de la récolte sauvage sécuritaire
Bien qu’attrayants, les fruits de la morelle douce-amère ne sont pas comestibles.
La cueillette sauvage suscite un regain d’intérêt chez les Québécois qui sont de plus en plus nombreux à arpenter prés, berges et boisés pour dénicher quelque trésor à se mettre sous la dent. Les fruits, champignons et autres feuillages ont la cote, mais il importe d’être bien informé avant de remplir votre panier! Voici quelques conseils pour une saison de récolte sans souci!
Petits fruits
Vous êtes du genre « si les oiseaux en mangent, je peux en manger aussi! »? Avant de vous tordre de douleur, il serait peut-être plus sage d’adopte plutôt l’adage : « c’est pas parce que c’est un fruit que ça se mange! »
Attrayantes, ces petites billes rouges, blanches, bleues? Attention! Il s’agit peut-être d’actée à grappes, de morelle douce-amère, de chèvrefeuille, de clintonie boréale, d’arisème petit prêcheur ou autres fruits (aux niveaux de toxicité variables) qui pourraient vous donner de sérieux problèmes de digestion!
Plus de 200 espèces de petits fruits sauvages poussent au Canada. Avant de porter à votre bouche un petit fruit, prudence! Si vous n’êtes pas sûr de votre coup, il vaut mieux consulter un ou plusieurs guides, un connaisseur ou un site internet fiable.
Pas de réseau ni de guide dans votre sac à dos? Ne prenez pas de risque inutile. Rapportez une feuille, un rameau et quelques fruits pour vous aider à identifier correctement la plante en question. Si votre trouvaille est comestible, vous en récolterez à la prochaine balade. Mieux vaut plus tard que malade!
Vous pouvez aussi apprendre à distinguer les petits fruits en les étudiant en amont. Vous reconnaîtrez facilement les amélanches, bleuets, petites fraises, framboises, chicoutai (comme une framboise, mais jaune, qui pousserait au ras du sol, elle est très présente sur la Côte-Nord)! Les graines rouges, ou airelles, seront reconnaissables à leur sfeuilles ovales et alternes et à leur goût sûrette qui rappelle celui de la canneberge.
Champignons
«Tous les champignons sont comestibles, certains seulement une fois ». Cette boutade, paraphrasée, est bien connue des mycologues et résume assez bien la réalité. Certains champignons sont si impropres à la consommation humaine qu’ils pourraient vous mener directement à la tombe! Certaines amanites, par exemple, qui ressemblent à s’y méprendre à d’autres espèces, ont un très haut niveau de toxicité.
Les signes d’intoxication seront évidents (vomissements, douleurs abdominales ou diarrhée, frissons, sueurs…), mais le mieux est encore de les éviter.
Si vous ne connaissez pas les champignons qui atterriront dans votre panier et que vous souhaitez les analyser à la maison, veillez à éviter la contamination croisée. Chaque espèce devra être séparée des autres. N’oubliez pas que certains champignons deviendront toxiques s’ils ne sont pas consommés rapidement. Les champignons comestibles que vous mangerez devront être bien cuits!
Feuilles, racines, écorces, bourgeons
Quelque soit la partie de la plante ou de l’arbre que vous récoltez, soyez certain qu’elle est adéquate pour l’usage que vous souhaitez en faire! Les pousses printanières de sapin, de mélèze et d’épinette seront succulentes en tisane. Les jeunes feuilles de pissenlit, en salade, donnernot un coup de pouce à votre foie. Les boutons de marguerite pourront être transformés en câpres (patience à la récolte). Mais il importe que ces éléments soient cueillis dans des endroits propres, exempts de produits chimiques comme les herbicides, par exemple.
Respecte la nature!
Le gaspillage n’est pas l’apanage de votre frigo. Pourquoi ramasser 20 livres de têtes de violon si vous allez en gaspiller 15 ? Le même principe s’applique pour toutes vos récoltes sauvages. La frénésie peut rapidement s’emparer du cueilleur!
Lorsque vous cueillez, assurez-vous également de respecter la capacité de la nature à se régénérer. Sinon, il vous faudra trouver une autre talle l’an prochain…
En cas d’intoxication : Centre antipoison du Québec (1 800 463-5060)
Quelques sources fiables
Les guides Fleurbec
Le site floreduquebec.ca et son onglet « Identifiez une plante »
La Flore Laurentienne
Horizon
Horizon, des contenus marketing présentés par et pour nos annonceurs.