Remise à l’eau des grands saumons : « On est rendu là »-Charles Pinard
La remise à l'eau obligatoire des grands saumons est chose courante dans la très vaste majorité des rivières à saumon du Québec. Photo : Gouvernement du Québec
La décision du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) d’obliger la remise à l’eau des grands saumons (plus de 63 cm) sur des rivières où la capture était jusqu’ici permise n’est pas mal accueillie par l’Association des pourvoiries de la Côte-Nord qui remet toutefois en question la manière de faire du ministère.
Vice-président de l’Association des pourvoiries de la Côte-Nord, Charles Pinard est d’accord avec la nouvelle règlementation.
« C’est de la remise à l’eau partout pour le saumon, sauf pour quelques rivières du Québec! Ce n’est pas une surprise, mais les pourvoyeurs, les associations auraient pu être mis au courant avant d’avoir vendu leurs forfaits 2024. La grosse lacune, ici, c’est la communication », déplore M. Pinard.
Selon lui, la fusion du secteur pêche avec le ministère de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques n’a fait qu’empirer la situation. « La machine est très grosse et la communication est déficiente. C’est une autre lacune du ministère et ce n’est pas d’hier, ils aiment nous dire qu’on est des partenaires quand ça fait leur affaire, mais l’inverse ne se fait pas! »
Également propriétaire de la Pourvoirie du Lac Cyprès, une des deux seules pourvoiries de la province à détenir à la fois un permis de pêche au saumon, à la truite et au grand gibier, Charles Pinard considère que la Côte Nord a jusqu’ici été privilégiée de pouvoir permettre la capture des grands saumons. « Il faut se considérer chanceux par rapport au reste du monde! On est rendu là, à la remise à l’eau des grands saumons, ça fait partie de l’éthique du pêcheur. Ces poissons-là, ce sont nos géniteurs qui vont faire des bébés dans la rivière. Il faut faire notre part pour le futur. »
Il rappelle que la pêche au saumon est avant tout un loisir, un sport, « pas un moyen de subsistance ».
L’Association derrière ses membres
Charles Pinard est conscient que certains membres de l’Association des pourvoiries de la Côte-Nord pourraient subir des pertes en raison de la nouvelle règlementation.
« À partir de là, c’est aux pourvoyeurs concernés de dire « voici l’impact financier de la mesure sur mes revenus. J’ai perdu tant. » Il y a sûrement moyen de faire des recours, mais il faut étayer vos données parce que le ministère aime ça avoir des preuves. L’Association sera prête à appuyer une initiative comme ça. »
Dans le cas de l’Association de protection de la rivière Moisie et des organisations similaires, Charles Pinard comprend la grogne, mais il rappelle que ces derniers sont des gestionnaires délégués.
«Leur patron, c’est le gouvernement, qu’ils aillent le voir pour demander une compensation pour la protection de la rivière. Les pourvoiries, c’est différent. On paie des droits exclusifs au gouvernement et si le gouvernement modifie nos droits, nos modalités de pêche, c’est une autre histoire parce que nous avons la gestion complète.»
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