Piéger le CO2 d’Alouette, IOC et ArcelorMittal pour le valoriser

Par Emy-Jane Déry 4:34 PM - 7 décembre 2023
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ArcelorMittal veut faire de l'économie circulaire avec son CO2.

Photo courtoisie

Des chercheurs détermineront le meilleur moyen de capturer les millions de tonnes de CO2 émis par l’Aluminerie Alouette, ArcelorMittal et Rio Tinto IOC pour éventuellement transformer le tout en produits à valeur ajoutée, une première en Amérique. 

Des chercheurs et les grandes industries de Sept-Rivières se mobilisent. Ils veulent répondre aux appels à l’action de la COP28 et des gouvernements. Ils souhaitent réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) industriels. 

Dans cette idée, Aluminerie Alouette, ArcelorMittal et Rio Tinto IOC ont approché la zone d’innovation ZIMER du Cégep de Sept-Îles. De fil en aiguille, ZIMER est tombée sur les projets du scientifique Louis Fradette, de CylcleCarbone, une entreprise issue de Polytechnique Montréal. Cette dernière veut assurer la commercialisation d’un procédé de captage de CO2 des gaz de combustion.

« Au lieu d’envoyer le carbone dans l’atmosphère, on veut le réutiliser ailleurs », explique le professeur Louis Fradette, responsable de l’étude pour la décarbonation industrielle à Sept-Îles et Port-Cartier. « Pour moi, c’est de la matière première le CO2, ce n’est pas un déchet. » 

Pour moi, c’est de la matière première le CO2, ce n’est pas un déchet.  

Pr Louis Fradette

On veut donc faire de l’économie circulaire en transformant les émissions des industriels en produits à valeur ajoutée. 

« On peut refaire du plastique, des carburants, des matériaux, du gravier…. on peut donner à manger au monde, faire pousser des plantes. Il y a beaucoup d’options d’utilisation », a dit avec enthousiasme le professeur Fradette. 

Les trois grands joueurs industriels de la région collaborent en finançant le projet. Ils partagent aussi leurs données et leur savoir. 

Le financement de l’étude qui durera environ six mois totalise près d’un demi-million de dollars. Là-dessus, 150 000 $ proviennent notamment du programme ÉcoPerformance du ministère de l’Environnement. La MRC de Sept-Rivières donne 150 000 $ et les entreprises impliquées contribuent à hauteur de quelque 100 000 $.