Le manque de place en garderie nuit à des enfants une fois à l’école

Uniquement au niveau des garderies, le ministère estime qu’il manque 418 places pour répondre à la demande sur la Côte-Nord. Photo iStock
En plus de causer bien des maux de tête aux parents, le manque d’accès à des services de garde organisés aurait un impact sur la réussite de certains enfants, une fois qu’ils se retrouvent sur les bancs d’école.
Les plus récentes données démontrent que bon nombre d’enfants nord-côtiers entrent à la maternelle en n’ayant pas tous les acquis nécessaires.
Plus précisément, les difficultés langagières représentent un défi pour les élèves de la Côte-Nord. Rappelons que la semaine dernière, on mettait en lumière qu’il n’y a que quatre orthophonistes pour plus de 9 000 élèves dans la région.
Parmi les élèves considérés « vulnérables » dans la récente Enquête québécoise sur le développement des enfants à la maternelle, on constate que nombreux sont ceux n’ayant pas eu accès à des services de garde organisés, ou à un programme préscolaire tel que la maternelle 4 ans. Présentement sur la Côte-Nord, uniquement au niveau des garderies, le ministère estime qu’il manque 418 places pour répondre à la demande.
Patricia Lavoie, responsable des communications au CSS de l’Estuaire, rapporte que selon les directions d’écoles consultées, la différence est énorme et très marquée entre les élèves qui y ont participé ou non.
« Elles [les directions d’écoles] estiment que ça prend généralement plusieurs mois avant que l’écart s’amenuise. Il s’agit d’un constat qui est remarqué chaque année », dit-elle.
Patricia Lavoie, affirme que la solution pour réussir à avoir les acquis nécessaires avant la maternelle passe assurément par la stimulation avant l’âge de cinq ans, mais aussi par l’éveil à la lecture (littératie/numératie) et à l’accès à des activités motrices et physiques.
« Bien entendu, l’accès à des services de garde organisés, ou à des services dispensés par les organismes communautaires d’aide aux familles sont également des atouts majeurs dans le développement des enfants avant leur entrée à l’école », réitère Mme Lavoie.
« Malheureusement, les familles issues des plus petits milieux et des milieux défavorisés (qui sont nombreux sur la Côte-Nord) n’ont souvent aucun accès à ce type de services », constate-t-elle.