Ligue de hockey Senior AA | Des vétérans qui ont encore du fun
Les cinq joueurs de 40 ans et plus de la Ligue de hockey Senior AA de la Côte-Nord. Photos Dylan Larrivée/Sébastien Miousse
La Ligue de hockey Senior AA de la Côte-Nord regroupe près de 80 joueurs au sein de ses trois formations de l’est de la région, Port-Cartier, Sept-Îles et Havre-Saint-Pierre. Du lot, cinq sont toujours autant animés par la passion, malgré la quarantaine et les lendemains de match qui se font de plus en plus durs. Les voici.
Encore dans le trafic
À 42 ans, la passion du hockey est toujours là pour Sébastien Bérubé. Malgré l’âge, l’attaquant des Basques – Groupe Olivier de Sept-Îles aime se retrouver dans le trafic sur la glace.
« La passion est encore là et le dépassement des limites aussi », mentionne Sébastien Bérubé.
Pas épargné par les blessures lors de ses deux saisons dans le Senior AA du temps, avec le Groupe Nordique, le 89 des Basques veut boucler la boucle sur une bonne note, de façon positive.
Le Septilien se dit aussi encore capable, même s’il doit composer avec le travail et la vie familiale, ce qui n’interférait pas autrefois. Il venait alors à peine de connaître sa blonde et il n’avait pas d’enfant. Il est maintenant père de quatre enfants.
La famille Bérubé-Ribeiro se retrouve souvent à l’aréna, avec une fille à la ringuette et deux au hockey, les trois occupant la position de gardienne de but. Leur fils suit l’ancienne vie de ses parents, pratiquant le taekwondo. Sébastien Bérubé et Joanna Ribeiro ont dirigé le Club de taekwondo de Sept-Îles durant près de dix ans. Ils ont passé le flambeau à Michaël Bond. Il n’est pas dit que le couple ne reviendra pas à cette discipline.
Sébastien Bérubé dit s’entraîner en conséquence du hockey. « C’est du bon hockey et les jeunes sont rapides. Je n’ai pas le choix de mettre les chances de mon bord. »
Malgré la quarantaine, il n’a pas changé son style de jeu. Il aime jouer physique, sans pour autant être un bagarreur. « J’aime ça quand ça brasse. Un bon coup d’épaule, je ne dis pas non à ça. Je suis aussi capable d’en prendre », assure-t-il.
Il mentionne que le calendrier de matchs espacés du Senior AA permet aux joueurs de se remettre rapidement sur pied.
Le hockeyeur y va saison par saison. « Avec ma forme physique, je me sens encore dans le coup, mais il ne faut pas mettre la famille de côté. J’ai un bon support familial et mes enfants m’encouragent, c’est un plus. »
Pour ce qui est de la Ligue Senior AA, Sébastien Bérubé est d’avis que les bonnes personnes sont en place pour le futur de la ligue et qu’elles prennent de bonnes décisions. Selon lui, tant et aussi longtemps que ce sera du talent local dans les équipes, qu’elles ne pigeront pas à l’extérieur, c’est de bon augure « et ça rejoindra le public », qui répond en grand nombre depuis le retour de l’an passé.
Pour vivre un tel feeling, d’estrades remplies, Sébastien Bérubé doit remonter à ses souvenirs du temps qu’il était bantam BB, deuxième année, à Sept-Îles alors qu’il y avait disputé des matchs hors-concours contre l’Ukraine, au milieu des années 90.
Pour s’amuser avec ses chums
Parmi le groupe des cinq hommes de 40 ans et plus de la Ligue Senior AA de la Côte-Nord pour les clubs de l’est de la région, un seul porte les grosses jambières, le cerbère numéro un des Marchands de Havre-Saint-Pierre, Patrick Jomphe.
Le Cayen est de toutes les saisons depuis l’arrivée de la Ligue en 2006. Il a encore bien du plaisir.
« Le hockey, c’est un jeu et j’ai encore du fun à jouer. Je vais là pour m’amuser avec mes chums », souligne-t-il.
Qu’il ait 20 ans ou 41 ans, il n’a jamais arrêté de s’amuser, au désarroi de ses parents, « mais ma blonde, ça ne lui dérange pas. Elle m’a connu de même. »
Patrick Jomphe entend continuer tant et aussi longtemps qu’il va être capable de suivre la parade.
Le gardien n’est pas le seul dans la quarantaine chez les Marchands. Lui et Dany Lebrun n’ont que trois jours de différence, « mais on ne s’est pas croisé à la pouponnière », rigole-t-il.
Est-ce plus dur physiquement pour un joueur ou un gardien dans la quarantaine ? « Je ne peux pas parler pour un joueur, ils reçoivent des coups et en donnent, mais pour moi, ce sont les articulations, l’haine, les genoux… Je n’ai jamais eu de blessures, mais ça fait partie de mon quotidien de me garder en forme », dit-il.
Patrick Jomphe s’adonne au jogging et fait aussi attention à son alimentation. « Ça nous garde le corps en santé. »
Le natif de Havre-Saint-Pierre a joué collégial à Lévis et dans le Senior AAA à Montmagny. « On a même été au Championnat canadien, on a eu du succès », raconte-t-il. C’est d’ailleurs à Montmagny qu’il a connu sa blonde, une fille de la place.
Il est revenu au Havre au début de l’été 2006 et son retour a adonné au projet de Ligue Senior. « Des gars de notre âge revenaient du coup. »
Il a été gardien des Marchands pour huit saisons, lors de la première période de la ligue. « Il y a eu un bon break par après. Je ne pensais pas rejouer du hockey compétition. »
Selon lui, la Ligue Senior AA de la Côte-Nord est vouée à continuer de s’améliorer au niveau du calibre, « tant que le hockey sera le centre d’attraction », sans trop de débordement. « Il faut avancer, le hockey est tellement un beau sport sans ça. Il y a un bon bassin de joueurs dans les quatre villes », conclut-il.
Aucun match manqué à son actif
Peu importe l’âge ou le rôle, Dany Lebrun des Marchands de Havre-Saint-Pierre va à l’aréna pour s’amuser.
« Je m’amuse, il n’y a rien de plus compliqué. Je fais encore ce que je faisais il y a plus de vingt ans », mentionne l’attaquant de 41 ans, qui soufflera une bougie additionnelle plus tard en novembre.
Il garde la même passion pour le hockey, que ce soit comme joueur, entraîneur, lorsqu’il enseigne le hockey à son gars et sa fille, ou du temps qu’il occupait la présidence de l’Association de Havre-Saint-Pierre.
Comment décrit-il son jeu rendu dans la quarantaine ? « Ma vitesse n’a jamais été ma force et je ne suis pas plus vite à 41 ans. Les lendemains sont plus difficiles sur le corps. On ne se fera pas à croire qu’on est des jeunesses », lance-t-il avec humour.
Il n’en demeure pas moins que Dany Lebrun n’a raté aucun match des Marchands de Havre-Saint-Pierre, que ce soit dans la première ère de la ligue, ou depuis le retour l’an dernier, et ce, avec trois enfants et un travail prenant.
« Je n’ai jamais été blessé, je vais toucher du bois, mais j’ai joué avec des bobos », dit-il.
Dany Lebrun aime partager son expérience. Il mentionne que les vieux permettent aux Marchands d’avoir une équipe « et ça fait en sorte que ceux de 20 ans prennent de l’expérience et s’améliore. »
Le Cayen soutient que le niveau de la ligue est le même que dans le temps.
« À mes débuts, je jouais avec mes chums de mon âge. Là, on apprend des jeunes pour le style de jeu. La moyenne d’âge est plus jeune, mais ça reste du hockey adulte avec contact », assure celui qui a déjà évolué dans le Junior AAA à Coaticook.
Jouer devant ses enfants
Aux yeux du numéro 27 et capitaine des Gaulois de Port-Cartier, il faut être un peu fou pour jouer dans la Ligue Senior AA dans la quarantaine. Nicolas Mayrand a cependant plus d’une motivation.
« Il faut être débile un peu, mais c’est tellement le fun de jouer devant parents, amis, familles. C’est une expérience trippante », dit-il.
Il parle des arénas qui sont pleins, que ce soit à Port-Cartier, Sept-Îles ou Havre-Saint-Pierre. Reste à voir pour Baie-Comeau. « L’an passé (mars 2023, match hors-concours), c’était un happening. Ça devrait être encore intéressant cette saison. »
Il se plait aussi à pouvoir maintenant jouer devant ses enfants, son gars de 8 ans et sa fille de 6 ans. « Ils sont aux games avec leur gilet d’équipe. »
Nicolas Mayrand se dit encore passionné par le hockey pour le fait de voyager avec les gars, l’ambiance qui règne dans la chambre et apprendre à connaître ses coéquipiers sous d’autres angles.
Pour suivre encore le rythme, l’attaquant s’entraîne en dehors. Il l’a d’ailleurs fait cet été en compagnie d’autres joueurs des Gaulois et de jeunes du programme des Nord-Côtiers. « Sans ça, à 40 ans, c’est plus difficile pour la récupération. »
Il gère mieux son sommeil et son alimentation. Le jour d’un match, il tient à sa sieste d’après-midi. « Une routine s’installe. » Il donne aussi un coup de main à l’organisation.
Il est important pour Nicolas Mayrand de garder une bonne hygiène de vie.
Combien de temps pense-t-il encore jouer dans la Ligue de hockey Senior ?
« Tant que le corps va suivre et que l’envie sera là. Quand ça ne me tentera plus de courir et de faire de la pliométrie en préparation, ça va être un signe. »
Il se dit également motivé par son fils Liam. « Mon tit gars me pousse encore dans le cul », rigole-t-il.
Il y a aussi le facteur blessure qui pourrait entrer en ligne de compte, lui qui a déjà subi quelques opérations au bas du corps. « La prochaine blessure pourrait mettre un terme. C’est un loisir, il n’y a personne qui gagne une cenne avec ça. Mais en bon vétéran, il y a toujours une façon de se défiler et d’éviter les mises en échec », assure-t-il.
Avant de se retrouver dans la Ligue Senior AA de la Côte-Nord et de revenir dans son Port-Cartier natal, Nicolas Mayrand a joué midget AAA à Jonquière, Junior AAA à Saint-Hyacinthe et Aylmer, dans l’Ouest canadien, au niveau Senior dans le Bas-Saint-Laurent lors de ses études à Rivière-du-Loup (Témiscouata et Trois-Pistoles) et, par la suite avec les Patriotes de l’UQTR. Il a rejoint le Senior AA de Port-Cartier lors de la deuxième saison du circuit, soit pour la saison 2007-2008.
Sur la glace avec d’anciens élèves
Après avoir délaissé le hockey pendant près de dix ans, Sylvain Watt est finalement de retour sur la glace. Le défenseur prête main-forte à la brigade défensive des Gaulois de Port-Cartier.
« Ça faisait une couple d’années que je me faisais tirer l’oreille par les gars pour recommencer. Je ne jouais pas dans les ligues de garage, je ne faisais que patiner lors des pratiques de mes enfants. J’avais complètement arrêté », mentionne-t-il.
Il a finalement cédé. Et même s’il préfère le hockey de contact, il s’est aussi inscrit dans la ligue adulte à Port-Cartier.
« Le Senior AA, c’est mon style, c’est physique », souligne-t-il.
Un autre facteur a aussi pesé dans la balance pour son retour. « Le fait que mes enfants ne m’avaient jamais vu jouer, ç’a été une des raisons pour revenir. »
Il a décidé d’aller à une pratique pour voir de quoi ç’a avait l’air. Et il indique que son premier match s’est quand même bien passé.
Dépassé la quarantaine, les petits bobos reviennent plus souvent aux dires de Sylvain Watt « et la récupération est plus longue ».
Auparavant enseignant en éducation physique, le Port-Cartois a changé de domaine il y a trois ans. Il travaille maintenant chez Alouette.
Il se retrouve malgré tout à jouer avec des gars à qui il a enseigné au primaire, notamment Maxime Dumais et Raphaël Berthelot.
Sylvain Watt a joué dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec quatre saisons avec les Saguenéens de Chicoutimi (1998 à 2002), suivi d’autant de saisons au niveau Semi-Pro et Senior. Il a joint le Radioactif de Port-Cartier au milieu de la première époque du Senior AA sur la Côte-Nord, vers 2010.
Il est difficile pour lui de comparer les deux époques du Senior AA, mais la vitesse se ressemble. Avec l’âge, il a ralenti. Il doit donc adapter son style. « Il faut compenser par autre chose. »
Il indique que la relève est rassurante avec de bons jeunes.
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