Des postes vacants depuis près d’une décennie dans des écoles de la Côte-Nord
Photo Pixabay
La pénurie de professionnels dans les écoles du Québec et de la Côte-Nord fait en sorte qu’il est devenu « extrêmement difficile » de donner des services directs aux élèves et d’agir en prévention, révèle une enquête de la Fédération des professionnels de l’éducation.
La Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ) et le Syndicat des professionnelles et professionnels du Nord-Est du Québec (SPPNEQ-CSQ) a mené une enquête auprès de 4 000 de ses membres.
Sur la Côte-Nord, on compte environ 70 professionnels de l’éducation dans trois centres de services scolaire, soit du Fer, de la Moyenne-Côte-Nord et du Littoral. Ils couvrent le territoire allant de Pointe-aux-Anglais, à Blanc-Sablon, en passant par Fermont. Ces professionnels travaillent avec les élèves du préscolaire, du primaire, du secondaire et au niveau de la formation aux adultes.
À lui seul, le Centre de services scolaire du Fer compte environ 4 000 élèves.
« Le sondage révèle qu’une proportion inquiétante de 66 % des professionel·les de l’éducation du SPPNEQ affirme que les élèves ne reçoivent pas les services professionnels auxquels la loi sur l’instruction publique leur donne droit. C’est inquiétant », selon Ingrid Scherrer, présidente du SPPNEQ-CSQ.
Parmi eux, 67 % estiment que les professionnels ne sont pas en nombre suffisant pour répondre aux besoins des élèves. Ils pensent, dans une proportion de 30 %, qu’ils ne peuvent pas agir suffisamment en prévention et presque 50 % constatent que les services ne sont pas assez diversifiés d’une école à l’autre.
Sur le territoire nord-côtier de ces trois centres de services scolaire, il manque une douzaine de professionnels pour donner les services.
Loin de recruter un psychologue
Dans le cas du territoire du Centre de services scolaire du Fer, il y a un seul psychologue en place. Le second poste n’a pas pu être pourvu depuis près de 10 ans.
« Il y a eu des affichages, des réaffichages, mais le poste n’a jamais été pourvu. Il a été transformé pour essayer de combler un manque et le poste qui a été tricoté n’a pas les permis que le psychologue a pour faire les évaluations », a souligné Renée Rodrigue, vice-présidente du SPPNEQ.
Pour être psychologue, il faut avoir un doctorat, donc de nombreuses années d’études.
« Actuellement, on en cherche même au privé. Là, on va demander à quelqu’un qui a un doctorat d’aller faire des évaluations dans huit écoles, de faire à peu près pas de suivi », a illustré Jacques Landry, président de la FPPE-CSQ.
Pour réussir à recruter des psychologues, il faut assurément travailler à rendre leur tâche dans le milieu scolaire plus alléchante, estime M. Landry.
« Si on les envoie d’une évaluation à l’autre dans huit écoles et qu’ils ne peuvent pas faire de suivis… ils n’ont pas étudié pour ça ! »
Le cas du métier de psychologue est flagrant, mais la situation se produit pour d’autres corps de métier, assure la Fédération. Il manque des orthophonistes, des psychoéducateurs, des analystes en informatique.
« On est souvent le club-école des autres milieux », lance Jacques Landry.
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