Jules Croteau a appris à marcher vite

Par Sylvain Turcotte 12:00 PM - 22 juin 2023
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Jules Croteau vise prendre part à des compétitions internationales à long terme. 

« Les enfants (6) n’ont pas le droit de courir dans la maison. Leur façon de détourner l’attention, c’est de marcher vite », lance Julie Marchand, la mère de Jules Croteau. Ça augurait donc bien quand le jeune Septilien s’est intéressé à la marche, une des disciplines de l’athlétisme. 

Quand on ne peut courir dans la maison, on y va de pas rapides. C’est ce qu’ont appris Jules Croteau et ses frères et sœurs. De fil en aiguille, ce règlement de la maisonnée a mené le sportif, aujourd’hui âgé de 19 ans, à exceller dans cette discipline.  

Il était en pleine ascension quand la pandémie s’est pointée en 2020. L’absence de compétitions a coupé court à ses ambitions. Le Septilien a maintenant retrouvé son sport et caresse de grands objectifs.

Il a récemment terminé premier à Toronto, sur 5 km, lors du Roman Olszewski Racewalks. 

Durant la compétition, il a pu voir la passion de Marcel Jobin qui, a 80 ans, a toujours autant la fougue. « C’est super inspirant », souligne sa mère. 

S’il avait ses standards juniors avant que la COVID débarque, il doit retrouver sa pleine technique pour sa discipline. 

Jules Croteau, un brin timide, continue de profiter de la même expertise qu’il avait avant d’arrêter. Il bénéficie des services de l’entraîneur Jocelyn Ruest. Il suit ses entraînements à distance. À l’occasion, il va passer du temps à Montréal avec le Club les Vainqueurs Plus.  

Julie Marchand parle d’ailleurs de sentiment d’appartenance au sein de la communauté des marcheurs, « de liens tissés serrés. C’est la famille des marcheurs », au sujet du fait que des gens du club hébergent son fils lors de ses séjours à l’extérieur. 

En solitaire

Le sportif était près aussi du standard pour le Match Up Canada/USA, mais il n’y avait pas suffisamment d’athlètes pour le rendez-vous de cet été.

Jules Croteau s’entraîne seul à Sept-Îles. Il n’a personne pour le pousser. Il doit faire son pace. Il doit maximiser sa vitesse. Le cardio est là. 

Malgré sa routine d’entraînement tôt le matin ou tard le soir, il se permet de faire d’autres sports et il ne se prive pas de ses amis. 

Il marche de 40 à 60 km par semaine. Il devra augmenter le volume dans les semaines à venir. « Il doit entrer du millage dans les jambes », de dire sa mère. 

À Sept-Îles, il y a une fierté pour la marche olympique avec le succès qu’a connu Guillaume Leblanc.

« Il y a ce respect », assure Julie Marchand. Son fils excelle aussi au soccer, à la course à pied et au dekhockey. Il est doué d’un talent naturel, soutient-elle. 

Jules a gagné de la maturité. C’est beaucoup de préparation mentale.

« Il a toujours été un bûcheux, il a une vision à long terme », assure-t-elle. 

Mme Marchand se souvient que lorsque Jules était en troisième année du primaire et qu’il prenait part à des courses de cross-country, bien qu’il n’était pas sur le podium, il lui avait dit qu’en sixième année, il finirait premier. C’est ce qui s’est produit.

« Le fruit, il le récolte plus loin. »

C’est encore cette vision qui caractérise Jules Croteau. 

À court terme, il veut réussir son standard junior, lui qui en est à sa dernière saison dans cette catégorie. Il sera aux Championnats canadiens à la fin juillet du côté de Langley en Colombie-Britannique. 

À plus long terme, il vise des compétitions internationales. Les Olympiques de 2028 ou 2032 en font partie. Il y a aussi dans les plans les Jeux de la Francophonie et les Jeux panaméricains. 

« Je suis jeune. C’est au début de la trentaine que les athlètes à la marche sont à leur peak. J’ai encore toutes les chances de mon côté », soutient l’athlète. 

Voyant tout ce qui peut s’ouvrir à lui, « les compétitions me motivent. » 

Étudiant en technologie minérale au Cégep de Sept-Îles, il lui reste un an avant l’obtention de son DEC. Actuellement, il est en stage technique chez WSP (Golder).

Sa mère remercie d’ailleurs son employeur d’être proactif, lui permettant de s’absenter pour les compétitions.

« Les gens sur la Côte-Nord l’encouragent. C’est une belle motivation. » 

Jules Croteau en compagnie de l’illustre marcheur Marcel Jobin, 81 ans, lors d’une récente compétition à Toronto.