Un Port-Cartois se démarque au Salon Auto Sport de Québec

Par Vincent Rioux-Berrouard 6:00 AM - 22 juin 2023
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C’est dans son garage à Port-Cartier que Louis Briand veille à entretenir son hot rod .

Un Port-Cartois, Louis Briand, a réussi à se classer dans le top 8 du Salon Auto Sport de Québec, parmi 300 véhicules, avec son Ford 1932, une hot rod qu’il chéri passionnément dans son garage. 

Ce passionné de « hot rod », des véhicules américains des années 1930 qui sont restaurés, ne cache pas son affection et même son obsession pour ce loisir.

Récemment, il a reçu une belle consécration pour tous ses efforts. En mai, lors de la 52e édition du Salon Auto Sport de Québec, son véhicule, un Ford 1932, s’est classé dans le top 8. Une sorte de rêve pour lui.

« Quand j’avais 17-18 ans, je venais au Salon en demandant de l’argent à mon père pour un billet. Mon rêve, à ce moment-là, était de venir avec une auto à moi, à ce Salon. Le fait que j’ai gagné, je suis restée bouche bée », affirme-t-il.

Pour Louis Briand, cette récompense a une signification encore plus particulière. Il y a deux ans, il a fait un infarctus et a passé à un fil de partir vers l’au-delà. Lui qui était en parfaite santé est maintenant avec un pacemaker.

« Quand je suis revenu en santé, si on veut, je me suis promis de réaliser de vieux rêves, comme aller exposer un véhicule au Salon Auto Sport de Québec », indique Louis Briand. « Tu ne sais pas de ce que demain sera fait, alors ne remet pas tes rêves à plus tard », ajoute-t-il.

La fameuse voiture qui a permis à Louis Briand de faire partie du Top 8 au Salon Auto Sport de Québec. Photo courtoisie

Loin et seul 

Cette victoire a été une énorme surprise. Travaillant seul dans son garage à Port-Cartier, jamais il ne croyait être compétitif avec d’autres participants qui ont des moyens financiers bien plus considérables que les siens.

« Il y a des véhicules dans le top 8 qui valent des centaines de milliers de dollars, alors je ne m’attendais vraiment pas à me retrouver parmi eux », dit-il.

Il espère que son histoire puisse inspirer d’autres gens et prouver qu’on peut réussir, même si on est loin des grands centres. Tant qu’il y a la passion, tout est possible.

Cet intérêt pour les véhicules remonte à sa jeunesse. Son père avait un garage et une personne devant quitter la région avait dû laisser une Chrysler 300 Hurst.

« Ça a été la première fois que je me suis assis dans un muscle car et j’ai eu la piqûre et je me suis dit qu’un jour, j’aurais quelque chose dans ce genre », affirme M. Briand.

Son intérêt pour les véhicules hot rod est né il y a une quinzaine d’années. Un collègue de travail restaurait ce type de véhicule. Après avoir vu seulement quelques photos d’un des hot rod de son collègue, il a décidé de lui faire une offre qu’il ne pouvait refuser et d’ainsi acquérir son premier hot rod. C’est là que tout a commencé et ça se poursuit encore aujourd’hui.

« C’est un feeling indescriptible de conduire ce type de voiture. On a l’impression de remonter dans le temps, lors des débuts de l’automobile avec les hot rod », explique Louis Briand.

Entretien

Son « hot rod » n’est pas seulement fait pour être exposé. Il roule avec. D’ailleurs, il passe beaucoup de temps en hiver pour entretenir le véhicule et ainsi pouvoir en profiter durant la période estivale.

Sur la voiture qui lui a permis de remporter un prix au Salon Auto Sport de Québec, il a apporté plusieurs améliorations, pour s’assurer qu’elle respecte son apparence d’origine. Il s’agit d’un critère important dans les compétitions. Par exemple, l’ancien propriétaire avait installé une radio dans le véhicule, un appareil qui n’était pas présent en 1932. 

« À force de travailler sur ta voiture, tu viens que tu la connais par cœur. Dès qu’il y a un problème, je sais ce qu’il faut faire pour le régler », dit-il.

Une rencontre marquante

Le milieu de la restauration des voitures a permis Louis Briand de faire des rencontres et de tisser des amitiés sur le continent. Une rencontre lors d’un voyage en Californie, à l’automne 2022, l’a particulièrement marqué. Il a rencontré Jimmy Shine, un constructeur de hot rod des plus réputés.

M. Briand a eu l’occasion de visiter son atelier en Californie, avec comme lui-même comme guide. Un beau cadeau, alors qu’il était dans cet état américain pour célébrer son 60e anniversaire.

« Pour moi, c’est comme si j’avais été avec les Beatles dans le studio où il enregistrait leur disque, ou un Guy Lafleur qui t’invite à embarquer sur la glace avec lui pour jouer au hockey. En tant que passionné de hot rod, c’était mon équivalent de rencontrer Jimmy Shine. »

Louis Briand (à droite) en compagnie de Jimmy Shine (à gauche) lors d’une visite de son garage en Californie. Photo courtoisie