Avenir incertain pour le Club Norcyle 

Par Sylvain Turcotte 4:00 PM - 21 juin 2023
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Le conseil d’administration du Club de vélo de montagne Norcycle de Sept-Îles. De gauche à droite. Jennifer Gauthier, Martin Desrosiers, Alain Reid, Marie-Hélène Harvey, Stéphane Cyr et Brenda Beaudin. (Absents sur la photo : Nathalie Michaud et Dave Bélanger) Photo courtoisie

L’avenir du Club de vélo de montagne Norycle de Sept-Îles est en jeu. Si au niveau du conseil d’administration ça se passe bien, le portait est moins rose quant à la situation des frais d’assurances.

Pour ses activités, le Norcycle est assuré par la Fédération québécoise des sports cyclistes. Pour ce qui est de ses sentiers au Centre de plein air du lac des Rapides, en dehors des heures d’opérations, c’est là que ça fait mal. 

L’an dernier, l’organisation n’avait eu à débourser que 250 $. Pour cette année, on parle d’une hausse faramineuse pour la couverture. Ça devrait se chiffrer autour de 10 000 $. Le vélo de montagne est maintenant catégorisé comme un sport à risques.

Initialement, on parlait de 22 000 $, mais le conseil d’administration est en démarches auprès d’une autre firme d’assurance, soit ESSOR, via Aventure Écotourisme Québec. Ça devrait lui permettre de faire baisser sa facture de moitié.

Le comité fait des pieds et des mains pour pouvoir assumer cette somme, alors que le club ne compte qu’une quarantaine de membres.  

« Nous sommes allés chercher des subventions des entreprises ; Alouette, Remorquage FG, Location de l’Anse, etc. C’est juste plate de prendre les subventions pour les assurances, au lieu de les garder pour du développement et de l’entretien », se désole la vice-présidente de l’organisme, Marie-Hélène Harvey. 

Elle ne s’attend pas à ce que les compagnies investissent autant chaque année.

L’organisation aura aussi l’aide de Camilo A. Vergara, qui a pédalé Sept-Îles/Baie-Comeau aller-retour les 17 et 18 juin, recueillant les dons au profit du club. En avant-midi lundi, sa récolte avoisinait les 1 500 $. 

Si le Norycle ne peut régler à long terme la question des assurances, son avenir pourrait être en danger.

« Rien n’est exclu. Si on ne trouve pas des assurances abordables, ou une source de financement autre, le CA devra prendre des décisions, mais le but est vraiment de continuer. » 

« On est un petit club, on n’a pas le même budget si on se compare à d’autres clubs comme celui du mont Sainte-Anne à Québec. »

Certaines organisations ont déjà lancé la serviette ailleurs en province. 

Au front

Vélo Québec suit le dossier de la hausse des couvertures d’assurances pour les clubs de vélo de montagne depuis deux ans. Son président-directeur général, Jean-Francois Rheault, constate que la situation n’a pas changé.

« On va devoir attaquer ça sur deux fronts », a-t-il dit.

Le premier sera d’avoir des normes de classifications homogènes pour les sentiers partout au Québec, pour tous les niveaux de parcours.

« Il faut en venir que ça soit standardisé et normalisé. »

Comme autre point, il entend discuter avec les compagnies d’assurances pour collecter les données et avoir une meilleure compréhension de la perception des risques.

« On veut que la pratique du vélo de montagne reste accessible. Les petits clubs sont portés par des bénévoles. Les administrateurs ne peuvent jamais se décharger de leurs responsabilités », soutient M. Rheault.

Le souhait de son organisme est qu’il y ait une solution à long terme pour la pratique du vélo de montagne et que les clubs puissent continuer d’opérer.

De son côté, la Fédération québécoise des sports cyclistes est aussi consciente de la situation, même si le volet des assurances des sentiers ne relève pas d’elle.

« L’enjeu, c’est qu’on voit des entités disparaître. Il y a un travail à faire pour mieux guider les gestionnaires de sentiers. C’est un sport à risque avec une méconnaissance. Le vélo de montagne monte en flèche », souligne Fabien Blot, directeur général adjoint et directeur technique vélo de montagne.  

Camilo A. Vergara a pédalé Sept-Îles/Baie-Comeau aller-retour au profit du Club Norycle. Martin Desrosiers et Stéphane Cyr l’ont accompagné pour les 100 derniers km. Photo courtoisie