Les cartes de hockey, c’est comme jouer à la bourse

Par Sylvain Turcotte 6:00 AM - 15 juin 2023
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Les cartes de hockey, c’est un tout autre monde pour Olivier Desrosby et Yannick Gravel depuis la mise en place du Break d’Arthur. 

Les cartes de hockey, c’est maintenant un peu comme la bourse pour un groupe de passionnés de l’Épicerie Chez Arthur. On investit, on joue et on espère que ça fructifiera. 

Jadis, dans les années 80, on achetait et collectionnait les cartes de hockey sans trop en connaître leur valeur. Pour la plupart des personnes, ç’a pris le chemin de la poubelle. 

Par la suite, il y a eu une époque où des revues donnaient les prix des cartes. Bon nombre de personnes ont alors réalisé qu’ils seraient « riches » s’ils avaient gardé leur collection. Pas tant, puisque les cartes du passé, devenues plus rares, ont pris de la valeur. 

Aujourd’hui, c’est un peu comme jouer à la bourse, de dire Olivier Desrosby, un des hommes derrière le Break d’Arthur, lancé à la mi-avril, en compagnie de Yannick Gravel de l’Épicerie chez Arthur. Ce dernier parle d’ailleurs d’ouvrir une boutique de cartes sportives et autres articles de collection, dans les plans d’agrandissement de son commerce.  

Le prix que chacun des participants doit payer est en fonction des boîtes pour le break en question, selon ce que reçoit l’Épicerie Chez Arthur.  

Les membres peuvent avoir la chance de mettre la main sur une grosse carte (5 000 $, 10 000 $…) pour une fraction du prix d’une boîte. Tout ça est en fonction de l’équipe qu’ils se voient attribuer. 

Ce sont les cartes spéciales qui ont de la valeur, qui sont intéressantes. Le hasard fait les choses. 

« Le trip, c’est d’ouvrir les boîtes live et de voir les cartes », lance Olivier Desrosby. 

Des joueurs d’ailleurs

Pour ceux et celles qui veulent comprendre « la game », il est possible d’assister à un live. La page Facebook regroupe déjà plus de 200 membres. Il y a même des concours. Parmi les participants au Break d’Arthur, beaucoup de réguliers, de Sept-Îles, Port-Cartier et même d’ailleurs, notamment du Saguenay et de la Gaspésie. Certains embarquent pour leurs enfants.  

« Ça devient addictif. On jase hockey, c’est un hobby. Ça devient chummy. C’est une passion qui a traversé le temps », renchérit M. Desrosby. 

L’intérêt pour les cartes de hockey, ça remonte déjà à quelques années pour lui. 

« Depuis que je suis jeune que j’achète des paquets. Je suis de la génération des cartes McDo. » S’il est passé à un autre niveau, c’est qu’il a été initié par Sylvain Mallet, collectionneur septilien bien connu notamment pour ses rutilantes voitures sport. « Il m’a appris à connaître ça, il m’a montré les facettes. » 

Pour ce qui est de la tangente qu’a prise l’intérêt pour les cartes de hockey, la façon du Break d’Arthur, ça se fait beaucoup ailleurs, souligne Olivier. « Depuis la pandémie, ç’a viré vers cette façon », dit-il.

De 400$ à 5 000$

Pour vous faire comprendre l’ampleur de la valeur des cartes, à titre d’exemple, une des cartes recrues de Connor McDavid valait environ 400 $ il y a sept ans. Elle se chiffre maintenant autour de 5 000 $.

Récemment, un Saguenéen a d’ailleurs vendu une carte du pilote de F1, Lewis Hamilton, pour la coquette somme de 1 M$ à un entrepreneur américain.

« Les cartes de hockey, c’est un investissement. Tu ne sais jamais sur quoi tu vas tomber. »

Olivier Desrosby parle aussi de patience, faisant référence encore une fois à la bourse. Certaines personnes se sont départies à perte de leurs cartes de Jonathan Huberdeau, après une difficile saison 2022-2023. Ils pourraient s’en mordre les doigts, si l’attaquant québécois retrouve son aplomb. 

Il mentionne également que les cartes de joueurs des Canadiens ont une valeur intéressante. « Elles valent plus cher au Québec. » C’est entre autres le cas pour celles de Cole Caufield. 

Pour vous dire à quel point certaines cartes peuvent être précieuses, il y a des personnes qui ont un coffre-fort à la banque, et même des assurances. 

Il y a d’ailleurs une série sur Netflix (King of Collectibles: The Goldin Touch) sur les collectionneurs de cartes sportives. 

Si autre fois, la référence pour la valeur des cartes était les revues Beckett, maintenant, c’est eBay, et aussi 130point.com pour voir le dernier prix vendu. 

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