Camp menacé par le feu et plus de 250 personnes en congé forcé chez Boisaco
L'usine de Boisaco à Sacré-Coeur.
Jusqu’à présent, selon des estimations sommaires, un minimum de 25 000 hectares ont été affectés par les feux du printemps 2023 dans les unités d’aménagement de Boisaco, basé à Sacré Coeur Les conséquences sont encore difficiles à évaluer, mais au moins 250 employés sont en pause forcée pour une période indéterminée.
À titre de comparaison, en 2018, le plus important feu de forêt québécois, à Labrieville, grugeait 13 000 hectares de forêt sur le territoire d’approvisionnement de Boisaco, occasionnant une perte d’environ 200 000 mètres cubes de bois. 140 000 mètres cubes de bois dit « carboné », ou brûlé, avaient pu être récupérés.
« Les impacts à moyen, long terme, on n’est pas capable de les évaluer. À court terme, il y aura une récupération quelconque de bois qui devrait se faire. Mais par où on va devoir commencer? Il faut attendre que les feux se terminent et que le ministère fasse sa planification », indique André Gilbert, directeur général de Boisaco.
Pour l’instant, les opérations de sciage se poursuivent. « On a la chance d’avoir des inventaires suffisants pour maintenir nos opérations d’usine. On a environ 7 ou 8 semaines d’inventaire en espérant que bien sûr on va être capable de reprendre les opérations de récolte », commente M. Gilbert.
Pour l’instant, les incendies n’ont pas affecté les secteurs d’approvisionnement où des récoltes étaient prévus cette année.
«Après, il va y avoir un recalcul d’impact au niveau des approvisionnements le cas échéant. Si les feux sont de grande ampleur, et ça semble le cas, ça va avoir des impacts à long terme sur notre approvisionnement », déplore le dg.
Camp menacé par le feu
Un des camps forestiers de Boisaco, celui situé au nord de l’unité 9751, est présentement menacé par le feu. « On a pris des mesures pour le protéger. La SOPFEU nous a permis de créer une zone tampon en coupant des arbres autour du camp », indique M. Gilbert. Le feu est à moins de 2 km du camp au moment d’écrire ces lignes et le travail se poursuit aux abords des bâtiments.
Un second camp, celui de Bersimis, a été réquisitionné par la SOPFEU pour ses opérations de combat. L’entreprise a mis d’ailleurs ses ressources à la disposition de la SOPFEU, une offre qui est restée lettre morte jusqu’à présent.
« On se tient prêt s’il y a une demande », indique M. Gilbert.
Inquiétude du côté du réservoir Pipmuacan
Une partie du secteur du réservoir Pipmuacan est également menacé par le feu, ce qui suscite beaucoup d’inquiétude chez André Gilbert qui profite de l’occasion pour lancer une petite pointe. « C’est un secteur revendiqué pour la protection du caribou et malheureusement, tout ce qui est protégé n’est jamais aménagé donc la récolte est impossible et la remise en production impossible. Si cette forêt est sélectionnée comme habitat du caribou, elle risque fort de ne pas être une forêt pendant très très très longtemps… »
Cet aménagiste de formation déplore la philosophie de conservation dite de la cloche de verre. « C’est une hérésie pour un spécialiste de l’aménagement pour moi. Ce n’est pas bon pour le caribou et pas bon pour nous, on a une preuve que c’est un peu une folie d’avoir cette vision. Compte tenu des cataclysmes, des effets des changements climatiques, il faut se permettre d’aménager nos territoires pour être plus résilient.»
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