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Pourquoi la réforme de l’assurance-emploi est essentielle à la survie des régions ?

4:58 PM - 31 mai 2023
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Photo gracieuseté Association forestière.

La Côte-Nord est un immense territoire au profil socio-économique varié, comptant des MRC très riches, comme celle de Caniapiscau, et d’autre défavorisée, comme celle de la Haute-Côte-Nord. La Côte-Nord est également composée de communautés très diversifiées : urbaines, rurales, anglophones, francophones et autochtones. L’économie de la région repose principalement sur l’exploitation et la transformation des ressources naturelles et jusqu’au quart des emplois est saisonnier dans certaines MRC. Seule région du Québec à avoir perdu des habitants au dernier recensement, la Côte-Nord fait face à une grande dévitalisation et à une précarité économique engendrées notamment par les lacunes de l’assurance-emploi. Éloignés des grands centres, parfois isolés par l’absence de route, de nombreux travailleurs de l’industrie saisonnière se retrouvent face à un choix impossible : celui de quitter leur famille et leur communauté afin de trouver un emploi pour l’hiver ailleurs ou celui de rester et faire face au Trou noir.

L’importance de l’emploi saisonnier pour la Côte-Nord

L’industrie saisonnière joue un rôle très important dans la vitalité économique de la Côte-Nord. Comprenant des secteurs comme l’hébergement, la restauration, les pêcheries, la foresterie ainsi que la construction, cette industrie constitue la base de l’économie nord-côtière. Sans ces secteurs, une bonne partie de l’économie de la région serait compromise. Notons ici que, sur la Côte-Nord, l’industrie saisonnière génère des retombées majeures. La masse salariale totale estimée de l’ensemble des emplois saisonniers se situe dans une fourchette de 82 à 114 M$ par année. On estime également que d’ici deux ans, l’emploi saisonnier va générer une masse salariale supplémentaire de 13 à 16 M$ pour la région.  La Côte-Nord ne peut se permettre de compromettre ces retombées. 

Le Trou noir de l’assurance-emploi

On observe dans les régions où l’industrie saisonnière est prédominante le phénomène du Trou noir de l’assurance-emploi, soit la période sans revenu comprise entre la fin des prestations de l’assurance-emploi et la reprise du travail. Or, sur la Côte-Nord, la grande majorité des heures travaillées le sont de mai à septembre. Il est donc particulièrement difficile pour les travailleurs de l’industrie saisonnière de se trouver un emploi hors saison, entre novembre et mars. Avec une moyenne de 15,9 semaines et 585 heures travaillées pendant l’année, plusieurs travailleurs n’arrivent pas à cumuler suffisant d’heures pour recevoir des prestations d’assurance-emploi couvrant toute leur période sans emploi. Pire encore, de nombreux travailleurs, en raison des critères inadéquats du programme d’assurance-emploi actuel, n’arrivent tout simplement pas à se qualifier. Ainsi, bon nombre des travailleurs de la région se retrouvent dans le Trou noir, et ce, désormais, d’année en année.

Précarité et injustices

Il importe de souligner ici que la majorité des postes saisonniers procure des revenus se situant à la limite ou sous les seuils de faible revenu et que la capacité à cumuler plus d’un emploi saisonnier pour assurer un salaire décent n’est pas possible pour la majorité des travailleurs en raison principalement de la baisse de l’activité économique entre les mois d’octobre et mars. D’autre part, notons que le taux horaire moins élevé des emplois saisonniers majoritairement occupés par des femmes forcent ces dernières à travailler annuellement un plus grand nombre d’heures pour toucher, finalement, une rémunération annuelle moyenne inférieure de 15,6 % à celle des hommes.

L’inadéquation du régime de l’assurance-emploi crée une pression insoutenable pour les régions où domine l’industrie saisonnière. Tous les citoyens de ce grand pays devraient pourtant avoir la liberté de choisir où ils souhaitent vivre et travailler sans que ce choix ne menace leur qualité de vie et leur dignité.

La réforme de l’assurance-emploi est nécessaire à la survie de notre région, et ce, dans l’intérêt économique de tout le Canada.

La réforme doit prendre forme !

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