Prendre un « bain de forêt » avec Melissa Mollen Dupuis
Le nouveau livre jeunesse de Melissa Mollen Dupuis sera disponible en août.
Pour son premier ouvrage jeunesse, intitulé Nutshimit, l’autrice, activiste et animatrice radio, Melissa Mollen Dupuis, propose une balade en forêt dans laquelle petits et grands pourront en apprendre davantage sur les écosystèmes qui la composent, ainsi que sur les bien faits qu’elle a à offrir, tout en ayant la chance d’intégrer la langue innu-aimun à leur vocabulaire.
« Lorsque les légendes européennes parlent de la forêt, c’est un endroit qui fait peur; il y a des loups, des ogres et d’autres monstres », note l’autrice originaire de la Minganie. « Chez les Innus, c’est tout le contraire; la forêt est notre maison, ça fait partie de notre ADN. »
Nutshimit, qui prendra d’assaut les librairies de la province au mois d’août, est perçu par son autrice comme une « porte d’entrée » vers une nouvelle relation avec la nature.
« Le Nord de la province est trop souvent vu comme un gros frigidaire; on vient se servir dans nos ressources naturelles, puis on referme la porte », image l’autrice de 44 ans, qui souhaite que son livre puisse montrer aux lecteurs que la condition des écosystèmes influence l’ensemble du territoire, et pas seulement les communautés qui se trouvent à proximité.
« Je veux que la relation qu’ont les jeunes avec la forêt se simplifie, qu’ils puissent reconnecter avec la nature. »
Un concept japonais ?
La pratique des « bains de forêt », aussi appelée shinrin-yoku, a été popularisée par le Japon dans les années 1980, après qu’on aille été en mesure de prouver scientifiquement les vertus relaxantes des phytoncides, des molécules diffusées par la végétation.
Même si, scientifiquement parlant, ce concept est assez jeune, il s’agit finalement d’une simple promenade en nature, méthode qui fait ses preuves depuis des centaines d’années chez les Premiers Peuples.
« On [les Innus] le dit depuis longtemps; la forêt peut guérir », explique Mme Mollen. « Il a fallu que ce concept soit décortiqué et prouvé scientifiquement pour qu’il soit accepté, mais en réalité, il s’agit juste d’exister dans la forêt, ce n’est pas compliqué », note-t-elle, en racontant qu’au moment de présenter ce concept aux membres de sa communauté, ces derniers avaient de la difficulté à comprendre en quoi c’était censé être nouveau.
« Au fond, c’est juste une marche dans le bois ? », lui a-t-on répondu.
Un outil pédagogique
L’engouement pour Nutshimit se fait déjà sentir sur les réseaux sociaux, en particulier auprès des enseignants, au grand plaisir de son autrice.
« Mon plus grand espoir serait que les enseignants s’en servent à la grandeur de la province et qu’ils soient en mesure d’enseigner les savoirs autochtones à leurs élèves », mentionne-t-elle, en ajoutant qu’elle serait aux anges si son concept était repris par les autres Nations autochtones du Québec.
Bien que le livre soit, pour l’instant, publié en français, on y propose une tonne de termes tirés du champ lexical de la nature qui y sont traduits en innu-aimun, ce qui représente un bon début, selon Mme Mollen.
« C’est certain que c’est dans les plans de le faire paraître complètement en innu-aimun », confirme-t-elle.
« Nous avons tellement de misère à faire reconnaître notre langue, donc chaque fois que nous avons la chance de la mettre en lumière, il faut le faire. »
Nutshimit, qui signifie « le territoire », écrit par Melissa Mollen Dupuis et illustré par Élise Gravel, sera présenté en août par la maison d’édition Scholastic.
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