Agriculture sur la Côte-Nord : envers et contre tous, ça pousse !
Le Grenier boréal à Longue-Pointe-de-Mingan. Photo courtoisie
Qui a dit que la Côte-Nord n’était pas faite pour l’agriculture ? Voilà un préjugé que plusieurs passionnés tentent de défaire en développant cette industrie dans la région. Pour faire le point sur ce milieu qui est appelé à grandir, voici le portrait de cinq producteurs qui tentent de prouver que la Côte-Nord n’est pas seulement bonne pour les mines et les coupes forestières, mais aussi pour faire pousser des fruits et légumes.
Grenier boréal
Implanté depuis une dizaine d’années en Minganie, le Grenier boréal tente de développer l’agriculture dans cette région malgré les défis.
La directrice du Grenier boréal ne cache pas que le sol de la Minganie peut être moins propice à l’agriculture que d’autre secteur plus dans le sud du Québec.
« Nous, où on est situé, on parle d’un sol assez sableux dans lequel il n’y a pas beaucoup d’activité biologique », affirme Rose-Aimée Auclair.
Il faut aussi ajouter à cela les températures qui ne sont pas toujours idéales pour de l’agriculture.
L’éloignement représente également un défi pour ce type de développement dans la région.
« Pour tout ce qui touche à l’achat du matériel, les équipements ou les fertilisants, ça nous coûte très cher en transport parce qu’on est éloignés », souligne Mme Auclair.
Malgré tout, le Grenier boréal poursuit ses efforts. La directrice affirme d’ailleurs que d’année en année, on constate au Grenier boréal que les récoltes s’améliorent et que l’expertise se développe.
Pour la prochaine saison, ils tenteront de faire pousser de nouveaux légumes. On parle ici de céleri et de courge. Il s’agit de légumes qui demandent beaucoup de temps pour pousser alors que la saison chaude est courte en Minganie.
Par ailleurs, le Grenier boréal devrait avoir un nouveau bâtiment sur son site, à Longue-Pointe-de-Mingan, d’ici la fin de l’été. Il s’agira d’un édifice multifonctionnel. On retrouvera à l’intérieur une salle de conférence et une cuisine. Dans le futur, un espace pourra servir de boutique pour des produits locaux.
Les Jardins de Carmanor
Implantés depuis 2017 à Ragueneau, les Jardins de Carmanor comptent profiter des prochaines années pour consolider leurs opérations.
Il ne manque pas de diversité aux Jardins de Carmanor. Sur le site, on retrouve une ferme de poules pondeuses, un verger, du houblon et de la culture en serre qui comprend des piments forts, de la tomate, des haricots et des choux.
La ferme s’est notamment fait connaître grâce aux partenariats avec d’autres entreprises de la région pour permettre la création de produits locaux. L’un de ses plus récents est avec la Boucherie les trois p’tits cochons, pour la création de sauces. On parle ici d’une sauce à pizza et d’une sauce sambal oelek.
Les Jardins ont aussi une production de houblon, qui permet de créer une bière brassée par la microbrasserie St-Pancrace.
Il ne s’agit pas du seul partenariat avec la microbrasserie, explique Steeve Berthiaume, co-propriétaire des Jardins de Carmanor. Il travaille présentement sur un projet pour récupérer les résidus de production de bière (drêche) de la microbrasserie et de les utiliser comme matière première qu’ils intégreront à la moulée des poules pondeuses.
Même s’il faut bien choisir ce que l’on fait pousser, Steeve Berthiaume croit qu’il est possible de développer l’agriculture sur la Côte-Nord.
« Pour les légumes, il y a quand même certains défis à cause de la température. Par contre, pour d’autres productions, on n’a rien à envier au sud du Québec », dit-il.
Il est convaincu que la Côte-Nord a un potentiel agricole important. Il donne l’exemple de culture de grain comme le sarrasin et l’orge, ou les petits fruits qui sont tous des secteurs avec de grands potentiels dans la région.
« Moi personnellement, je crois que la seule limite qu’on a en agriculture sur la Côte-Nord, c’est la limite qu’on va s’imposer », conclut-il.
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