Agriculture sur la Côte-Nord : des jardins qui n’ont pas froid aux yeux
Josée Picard, propriétaire des Jardins de Gallix
Les Jardins de Gallix ont su enjamber le froid de la région avec des projets de nouvelles serres et de chauffage à la biomasse, qui permettront de prolonger la période de production.
L’installation d’un système de chauffage à la biomasse sera un gros plus pour l’entreprise.
« J’ai réglé le point faible qui était le chauffage. Maintenant, il faut que je rende mes serres performantes avec l’automatisation » affirme la propriétaire Josée Picard.
Cette amélioration devrait lui permettre d’améliorer sa production.
« Par exemple, pour ma production de concombre, à partir du mois d’août, ça commence à aller moins bien parce qu’il n’y avait pas assez de chaleur. La modernisation des serres va me permettre de poursuivre plus longtemps ce légume et avec une meilleure qualité de produit », souligne Mme Picard.
Elle espère aussi que cet investissement lui permettra de produire des fraises en serre.
« Ma saison de fraises est actuellement de juillet à août. Avec les serres, je pourrais m’installer pour voir s’il y a un intérêt », dit-elle.
Un rêve d’autosuffisance
Pour Mme Picard, le potentiel agricole de la Côte-Nord reste inexploité et il y a de la place pour de nombreux autres projets comme le sien.
« On est loin d’être autosuffisants sur la Côte-Nord. Il faut réussir à se diversifier dans les produits qu’on fait pousser. Moi, j’aimerais bien fournir des produits à Baie-Comeau, mais je n’ai pas une production suffisante. Si on devient plusieurs producteurs, il y a un marché suffisant », assure Josée Picard.
Elle ajoute qu’il faut aussi arrêter de croire que la Côte-Nord n’est pas faite pour l’agriculture.
« Il faut juste se diriger vers la production de légumes, ou de fruits qui vont bien aller ici. On ne peut pas rêver de faire pousser des bananiers ici. Faisons avec ce qu’on a, mais faisons-le bien. »
Pour assurer une rentabilité à l’agriculture, il faut aussi développer des espaces de champs et en serre pour augmenter la production et réduire les coûts, estime-t-elle.
Les Jardins ADN
Pratiquant l’agriculture depuis des décennies dans la région de Sept-Îles, Denis Picard n’a pas l’intention d’arrêter d’innover.
Aux Jardins ADN, il veut continuer d’augmenter sa production de légumes.
« Je veux rallonger les saisons pour qu’on puisse avoir des légumes jusqu’en décembre et partir au printemps avec des légumes en mai. C’est du jamais vu ici », affirme Denis Picard.
Ce dernier est convaincu du potentiel agricole de la région.
« Il faut arrêter de dire qu’il ne se fait rien en agriculture sur la Côte-Nord. On est rendu avec de l’agriculture à Tête-à-la-Baleine et à Fermont. Voilà une preuve que ça peut fonctionner », ajoute-t-il.
Il voit d’un bon œil les nombreux projets agricoles sur la Côte-Nord, en rappelant au passage que nos ancêtres de la région vivaient des produits de la mer, mais aussi de la terre.
Depuis la pandémie, il remarque une plus grande conscience de la part des Nord-Côtiers pour consommer des produits locaux.
« Je sens un certain retour à la terre. Les gens voient le prix des aliments et ils savent qu’aujourd’hui, c’est possible de faire pousser des légumes ici. »
Il espère d’ailleurs que les décideurs continueront d’appuyer certains projets d’agriculture sur la Côte-Nord, plutôt que de favoriser les projets industriels.
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