L’AMIK pourra aller de l’avant avec son protocole de recherche sur la situation du homard

Par Emelie Bernier 2:10 PM - 5 mai 2023
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Les demandes répétées des organisations de pêcheurs de la Côte-Nord semblent finalement porter fruit. Un protocole de recherche de l’Agence Mamu Innu Kakussesht (AMIK) sur la situation du homard pourra enfin aller de l’avant.

Cette étape est un préalable à l’obtention éventuelle de nouveaux permis de pêche au homard en Moyenne et Haute-Côte-Nord puisque le ministère des Pêches et Océans (MPO) martèle qu’il lui faut d’abord s’assurer que le homard est en bonne situation.

Biologiste de formation, Serge Langelier est directeur des pêches à l’Agence Mamu Innu Kakussesht (AMIK), qui soutient les communautés innues dans le développement durable de cette industrie.

“  C’est une excellente nouvelle, c’est la base. A partir de là, on va pouvoir passer aux étapes suivantes », commente-t-il. Il rappelle à quel point ce « go » était attendu.

«Depuis trois ou quatre ans, c’est incroyable le nombre de versions du protocole de recherche qu’on a présentées au Fonds des pêches du Québec pour étudier la situation du homard. Malgré toute l’énergie qu’on a mise avec les experts de Mérinov, ce n’est qu’aujourd’hui qu’on obtient les fonds”, indique M. Langelier. Au moment d’écrire ces lignes, il ignorait quel montant sera octroyé par le MPO et le MAPAQ, qui gèrent conjointement le Fonds des pêches du Québec.  

La toute dernière version du protocole sera lancée ce mois-ci. « On a des détails à régler, mais c’est la course effrénée parce qu’on veut être le plus rapide possible. »

Mais attention, il y a loin de la coupe aux lèvres. «On va avoir des pêches scientifiques pendant quelques années avant d’avoir de l’exploratoire . C’est un processus long et fastidieux et si on avait eu les autorisations plus tôt, on serait rendu plus loin. Mais pour le moment, on se réjouit et c’est avec un grand plaisir qu’on va procéder», indique M. Langelier. 

Le homard semble profiter, pour le moment du moins, du réchauffement du milieu marin.

“ Contrairement à la crevette, le homard aime l’eau un peu plus chaude. Si on décolle le nez de l’arbre, on voit qu’en Nouvelle-Angleterre, l’eau est en voie de devenir trop chaude pour le homard alors qu’ici, on est allé chercher les quelques dixièmes de degrés qui font que l’habitat est plus favorable ”, explique M. Langelier.

Un projet du même type que celui de l’AMIK est mené par la communauté de Nutashquan depuis quelques années dans la zone 18G.  

” J’espère qu’on est bien parti et que ça va répondre aux besoins de connaissances que MPO a exprimés pour qu’on puisse enfin faire avancer la pêche. La pression commençait à être élevée. Est-ce que ce qui leur a fait comprendre que c’est le temps de bouger? On imagine que oui, mais la version officielle, on ne la saura jamais. C’est une bonne nouvelle pour notre région”, conclut Serge Langelier.

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