La (fausse) pêche miraculeuse d’Hugo Girard

Par Johannie Gaudreault 12:00 PM - 26 avril 2023
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Hugo Girard se fait un plaisir de faire découvrir son coin de pays à ses amis. Ici lors de son dernier séjour devant son chalet à Portneuf-sur-Mer, accompagné de son ami Jonathan. Photo : Facebook

Ceux qui ne connaissaient pas le grand sens de l’humour d’Hugo Girard l’ont appris à leurs dépens le 9 avril. L’homme fort, originaire de Portneuf-sur-Mer, a exposé sa pêche miraculeuse sur les réseaux sociaux. Un panier rempli de crabes des neiges récoltés juste devant son chalet. Plusieurs ont mordu à l’hameçon. 

« Notre objectif au départ, c’était vraiment de faire un canular avec ça. On se disait que ça serait drôle. On y a pensé la veille en allant acheter du crabe. Le lendemain matin, on est passé à l’action et on a publié une vidéo », raconte Hugo Girard, en entrevue au journal Haute-Côte-Nord.

Celui-ci ne s’attendait pas à recevoir autant de commentaires et de partages, la vidéo ayant été visionnée plus de 230 000 fois. « Je ne m’attendais surtout pas à ce que des gens de la Côte-Nord, même de Portneuf, croient à ça », rigole-t-il encore aujourd’hui, fier de son coup. 

Les réseaux sociaux se sont tellement enflammés à la suite de sa publication que le Portneuvois a reçu l’appel de Pêches et Océans Canada. C’est de cette conversation qu’est née la rectification qu’il a partagée à ses abonnés quelques jours plus tard. 

« Ce qu’on voulait éviter, c’est que des gens aillent sur les berges. De toute évidence, ils n’auraient pas trouvé de crabe, mais ils auraient pu trouver d’autres espèces qui sont protégées et se mettre dans le trouble. L’idée c’était de prévenir ça pour ne pas que ça arrive », explique-t-il. 

« La pêche du crabe nécessite un permis, les risques d’être pris en défaut sont nuls sur les berges, étant donné que le crabe se pêche en haute mer à l’aide de cages », a-t-il écrit sur Facebook tout en transmettant les coordonnées de Pêches et Océans Canada. 

Son poisson d’avril de Pâques, comme il l’appelle, aura fait beaucoup réagir, mais sur une note positive, il aura aussi fait la promotion de la région. « C’était divertissant, on a eu du plaisir à faire cette blague », reconnaît la personnalité publique qui affirme qu’elle a contribué à la promotion de la région. 

« J’ai reçu plein de beaux commentaires pour dire que ça avait l’air d’être beau, dévoile-t-il. Il y a beaucoup de personnes qui sont allées voir sur Internet. Ça va peut-être promouvoir le tourisme, peut-être pas pour la pêche au crabe, mais pour d’autres choses. »

Retour aux sources

Malgré qu’il ait quitté la région depuis de nombreuses années, Hugo Girard se considère toujours comme un Nord-Côtier. Il a d’ailleurs fait un retour aux sources dernièrement en faisant l’acquisition d’une résidence secondaire dans son village natal. 

« J’y allais chaque été avec mon garçon. Un moment donné, je me suis dit que ça serait le fun d’avoir un pied-à-terre à Portneuf vu qu’il aimait vraiment ça. C’est un peu une façon de retourner à mes racines, mais en même temps de lui montrer il vient », témoigne-t-il. 

Il se compte d’ailleurs chanceux « d’avoir un garçon qui aime ça faire du plein air et toutes les activités qui se rattachent à la Côte-Nord ».

« C’était une de mes conditions. Si on fait le move, je veux qu’il vienne parce que sinon c’est plate y aller tout seul tout le temps », poursuit celui qui est heureux de passer des moments père-fils, là où il a grandi. 

L’entrepreneur en profite également pour faire découvrir la région à ses amis des grands centres urbains.

« J’emmène du monde de l’extérieur. Ils découvrent la Côte-Nord, ma Côte-Nord, et ils sont vraiment impressionnés », fait savoir Hugo Girard qui s’étonne qu’il y ait encore beaucoup de Québécois qui ignorent les beautés de la région. 

Ambassadeur régional 

Sa nouvelle acquisition, sur le bord du fleuve, l’accueillera donc « le plus souvent possible », ce qui lui permettra de jouer un rôle d’ambassadeur pour la Côte-Nord. 

« À quelque part, on l’est tous quand on quitte la Côte-Nord. Ça devrait faire partie de nos prérogatives d’être un ambassadeur pour notre région », affirme l’animateur qui a accepté d’être le prochain président d’honneur du Sentier de Noël de Portneuf-sur-Mer. 

« J’ai bien hâte de vivre l’expérience. Ça me permet encore une fois de passer du temps chez nous. C’est toujours le fun, c’est relaxant et ça me permet de décrocher. Il y a un côté paisible que je retrouve. Ça me fait sentir bien. »

L’entrepreneur cultive plusieurs projets, dont celui de faire visiter sa région à des groupes d’hommes d’affaires « pour leur faire découvrir les beautés qu’on y cache ». 

Quant à son entreprise de vêtement de travail, qui déploie un point de vente aux Escoumins, elle a le vent dans les voiles. lIl souhaite d’ailleurs l’implanter à Forestville, Baie-Comeau et Sept-Îles. 

Au niveau télévisuel, Hugo Girard sera dans nos écrans cet été avec les émissions 3, 2, 1 BBQ  qu’il anime avec Bob le chef à Zeste et Les rénos d’Hugo à CASA. « Je suis en attente pour d’autres projets qui sont tout aussi intéressants », divulgue-t-il précisant qu’il prépare la table pour l’an prochain. 

Parcours improbable

Quand il regarde en arrière, Hugo Girard qualifie son parcours d’improbable. « Quand je regarde le chemin parcouru, d’où je suis parti, je me demande comment j’ai fait pour arriver là », admet-il. 

C’est pourquoi il encourage les jeunes à poursuivre leurs rêves. « Non seulement je les encourage, mais je les pousse fortement à le faire. Peu importe d’où l’on vient, on a la capacité de choisir ce qu’on veut faire et où on veut aller. Il ne faut pas laisser ces particularités-là mettre un frein à nos ambitions. »

Pour lui, la Côte-Nord possède ses caractéristiques propres et ses avantages. « On vient d’une petite région, mais on a une immensité de la terre et de la mer. C’est très relatif comment on la regarde », compare le résident de Portneuf-sur-Mer. 

Si Hugo Girard a dû partir de son patelin pour s’épanouir, il n’a pas perdu son sentiment d’appartenance pour l’endroit qui l’a vu naître. « On peut sortir un gars de la Côte-Nord, mais on ne sort pas la Côte-Nord d’un gars », conclut-il. 

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