Estuaire : un deuxième livre pour Jocelyn Praud

Par Renaud Cyr 6:30 AM - 26 avril 2023
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Jocelyn Praud lancera son nouveau livre Estuaire au café-bar le Kiboikoi des Escoumins le samedi 29 avril à 18 h. Photo Fiona Meehan

Le photographe animalier Jocelyn Praud basé aux Bergeronnes lance son nouveau livre Estuaire — au pays des baleines, qui s’intéresse aux différentes espèces marines et aviaires qui occupent l’estuaire du Saint-Laurent. L’auteur espère faire découvrir les merveilles qu’engendre la rencontre des eaux douces et salées, autant aux touristes de passage qu’aux résidents qui côtoient le plan d’eau à l’année.

Nous rencontrons Jocelyn Praud à Explos-Nature aux Bergeronnes, où il occupe le poste de coordonnateur aux programmes éducatifs. Le photographe animalier, détenteur d’une technique en bioécologie au Cégep de Sherbrooke revient sur son parcours qui l’a amené dans la région.

« À la base, j’ai effectué un remplacement pour un poste, et c’était censé être temporaire. C’était en 2010, et finalement je ne suis jamais reparti », laisse-t-il tomber.

L’idée d’un tel projet de livre trottait dans la tête de Jocelyn Praud depuis un temps, mais cependant l’auteur « n’avait pas assez de photos pour remplir un livre ».

« J’ai eu la chance de me retrouver sur l’eau sur des croisières aux baleines pendant les 3 dernières années, et ça m’a permis de monter une banque de photos pour mettre dans un livre », raconte Jocelyn Praud.

Un gros melting pot

Contrairement à ce que le titre du nouveau livre du bergeronnais d’adoption laisse présager, il ne s’agit pas d’une œuvre uniquement consacrée aux baleines.

Le livre de 56 pages touche aussi bien la vie marine de l’estuaire du Saint-Laurent que les phénomènes naturels qui s’y déroulent, dont profitent également plusieurs espèces d’oiseaux.

Le livre est entrecoupé de techniques et de conseils pour effectuer des photographies, de photos prises de loin ou de près, et d’explications scientifiques.

Questionné à savoir dans quelle catégorie tomberait son nouveau livre, Jocelyn Praud réfléchit longuement. « C’est difficile à dire », estime-t-il. « Il y a une volonté très claire de faire un travail artistique avec ce livre ».

« C’est un gros melting pot. C’est très difficile à décrire, mais en gros tout ce que j’aime faire en tant que photographe et naturaliste s’y retrouve. Les textes sont assez courts, c’est facile à lire et il y a beaucoup d’images à regarder », évoque-t-il.

Contenu 100 % local

Jocelyn Praud a pu compter sur l’aide de personnel qualifié pour la révision scientifique et la préface de son livre. Timothée Perrero, biologiste au Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM) de Tadoussac, s’est occupé de la relecture et Alexandre Shields, journaliste spécialisé en environnement au journal Le Devoir a rédigé la préface.

Dans l’introduction, l’auteur parle de l’environnement du fleuve Saint-Laurent et de la remontée des eaux froides, et des différents types de baleines qu’on peut y trouver.

« Dans le fleuve et l’estuaire, tout est une question de nourriture. J’ai pris des photos de toutes les espèces que nous sommes habitués de voir dans des endroits comme la Pointe-à-John, la Pointe-de-l’Islet et le Cap-de-Bon-Désir, où il y a abondance de nourriture qui attire beaucoup d’espèces », dévoile le photographe.

Certaines pages comportent des photos pleine page ou de moins grandes tailles, où se côtoient des textes mélangeant interprétation et explications scientifiques, et même des impressions du photographe.

« Il y a également des sections avec des anecdotes sur les photos. Ce sont des segments davantage racontés, qui s’intéressent à l’histoire derrière une photo, comme par exemple comment je me sentais à ce moment-là, ou quel temps il faisait », révèle Jocelyn Praud.

Estuaire – au pays des baleines comporte beaucoup d’images et de textes, courts et vulgarisés pour le grand public. Et selon les dires de l’auteur, « il n’y a pas que des baleines ».

Un livre pour tous

Pour le photographe animalier, son livre se veut accessible pas seulement aux touristes, mais aux habitants de la région.

« C’est comme les Parisiens qui ne sont jamais allés voir la tour Eiffel. Il y a beaucoup de choses insoupçonnées dans la région que beaucoup de gens qui habitent ici n’ont pas encore vues », explique-t-il.

« Disons qu’une personne vient passer quelques jours dans le coin en tant que touriste, et qu’il voit la majorité de nos attractions comme les centres d’interprétation consacrés au fleuve et les croisières », illustre Jocelyn Praud.

« Le livre résume tout ce qu’il a pu voir pendant sa semaine. Et le livre s’adresse aussi aux locaux, qui peuvent redécouvrir toutes nos activités sous un autre angle », conclut-il.

Le livre sera officiellement lancé au café-bar le Kiboikoi des Escoumins le samedi 29 avril à 18 h, avec une formule des plus étonnantes : un jeu-questionnaire.

« Je ne voulais pas organiser un lancement de style salon du livre. Je serai présent en début de soirée pour présenter un peu le livre, mais j’animerai un jeu-questionnaire thématique sur l’estuaire du Saint-Laurent et les gagnants repartiront avec des copies du livre », laisse-t-il entendre.

Pour la suite

Le photographe animalier revient sur son premier livre éducatif à colorier concocté avec son amie illustratrice Maude Pelletier.

« On en a vendu beaucoup plus que ce qu’on espérait au départ. Nous étions stressés d’en faire 250 au début et finalement nous en avons vendu 650. Nous sommes en train de penser à en faire imprimer d’autres copies », observe-t-il avec étonnement.

« C’est sûr que je viens de sortir de toute l’aventure du plus récent livre. Je pense peut-être à un volume 2 du livre à colorier, mais rien n’est encore concret », rapporte l’auteur.

Jocelyn Praud aimerait également étendre ses compétences de photographe en dehors de la sphère animalière. « J’aimerais commencer à faire des contrats de photo d’intérieur, de style plus institutionnel », mentionne le photographe.

Le livre Estuaire est disponible depuis la semaine dernière sur la boutique en ligne du photographe, qui continue de prendre des photos, peu importe le temps qu’il fait dehors.

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