Une œuvre d’art disparue depuis 25 ans

Par Vincent Rioux-Berrouard 6:00 AM - 18 avril 2023
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Photo courtoisie

Après la disparition du crucifix de la salle du conseil, voilà qu’une pièce d’art unique qui était présente dans l’hôtel de ville de Sept-Îles et portée disparue depuis 1997 attire l’attention.

À l’inauguration du bâtiment municipal en 1961, une tapisserie de haute-lisse a été offerte par l’artiste autrichienne, Herta Riedl-Ursin, à la Ville de Sept-Îles.

L’œuvre était située derrière le bureau du maire, dans la salle du conseil.

La tapisserie a été déplacée en 1997. À ce moment, la salle du conseil subissait quelques travaux. Depuis, personne ne sait où est rendue cette œuvre.

Le directeur général de la Ville de Sept-Îles, Patrick Gwilliam, a mentionné que la municipalité avait mené par le passé une enquête exhaustive pour la retrouver, que ce soit dans l’hôtel de ville ou dans les autres bâtiments municipaux.

Des démarches ont même été entreprises auprès des Archives nationales et des employés qui étaient présents à l’époque ont été questionnés pour savoir s’ils savaient ce qui était arrivé à la tapisserie. Il ajoute que lors du dégât d’eau à l’hôtel de ville en 2019, ils ont dû tout vider le sous-sol. La municipalité avait alors espoir de retrouver l’œuvre, qui aurait pu être cachée dans un recoin, mais ce ne fut pas le cas.

« On a vraiment fouillé de fond en comble et on ne l’a jamais retrouvé », affirme M. Gwilliam.

Joint par le Journal, l’entrepreneur qui avait effectué les travaux en 1997, François Turmel, n’a aucun souvenir de cette œuvre. Il ajoute que d’habitude, ce type d’objet est retiré avant que l’entrepreneur n’arrive.

Le citoyen Mario Dufour a interpellé les élus municipaux, lors de la séance du conseil municipal du 11 avril, pour savoir où est rendue l’œuvre. Il affirme qu’il est déplorable qu’elle soit disparue et que personne ne sache où elle est.

Durant la séance, le maire de Sept-Îles, Steeve Beaupré, lui a répondu qu’il devrait peut-être se tourner vers la Sûreté du Québec.

« Il y a des enquêteurs qui sont plus spécialisés pour faire ce type [d’enquête]. En tant que citoyen, il n’y a rien qui vous empêche d’aller faire une dénonciation aux autorités concernées qui sont les corps de police », a dit M. Beaupré.

M. Dufour a fait savoir qu’il réfléchit à cette option, à savoir si cela peut contribuer à retrouver cette tapisserie. 

Une œuvre unique

Dans l’étude patrimoniale de l’hôtel de ville de Sept-Îles réalisé en 2020, on y apprend que Mme Ursin avait voulu dépeindre « avec style et beaucoup de couleurs ses souvenirs de Sept-Îles » à travers cette tapisserie. 

Avec son œuvre, elle cherchait à représenter certains aspects de Sept-Îles, comme la pêche commerciale et sportive, les complexes industriels, la végétation brûlée par le sel du bord des côtes et la navigation commerciale et de plaisir. La tapisserie comporte un fond de deux teintes de bleu, ce qui signifie la rencontre de l’eau douce et de l’eau salée au large de Sept-Îles.

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