Au retour de l’expédition du projet Uapishka, Geneviève Ashini de Pessamit et Benoit Farcy de Baie-Comeau sortent grandis de cette aventure. Ils racontent aujourd’hui leur expérience respective.
Ça m’a tellement apporté en tant qu’individu!
– Geneviève Ashini
Geneviève Ashini a pris la décision de se lancer dans cette aventure principalement pour le rapprochement entre les peuples. Sans cela, elle déclare qu’elle n’aurait pas été autant interpellée. « C’est ce qui m’allumait dans tout ça et je dois dire que ça a fait effet. Je ne peux pas expliquer comment ou pourquoi, mais il y a quelque chose qui s’est passé durant l’aventure », déclare avec émotion l’Innue.
Cette dernière a réellement été touchée en tant que personne, mais ne se cache pas de dire que le processus n’a pas été facile pour elle : « Faire entrer de nouvelles personnes dans ma vie à ce moment-là était déjà un défi en soi. Donc, la première rencontre a été quelque chose de très anxiogène. »
Faisant référence à la fin de semaine au site traditionnel Kanapeut, elle se rend compte aujourd’hui que « c’était essentiel pour pouvoir créer ce rapprochement-là ». Cette dernière qualifie même son expérience d’un aussi grand défi que le défi physique de l’expédition en montagnes. Ce contexte a permis à Geneviève Ashini d’être rassurée sur le reste de l’aventure et de constater que « toutes les rencontres ont été essentielles et ont mené à cette réussite ».
Son moment fort
L’Innue se rappelle avec émoi cet instant dans les monts Uapishka lorsque les participants ont su qu’ils ne pourraient terminer la traversée. Elle cite le moment où un participant s’est blessé et tous ensemble, ils ont choisi de focaliser leur énergie « moins sur la performance, mais plus sur le côté humain ».
« Pour moi, ça a été un point tournant », déclare-t-elle. Celle qui est partie le premier matin dans un esprit de performance était un peu déçue sur le coup. « Durant la journée, ça a fait son chemin et finalement, ça me convenait », indique-t-elle.
Ça ne s’explique juste pas
Geneviève Ashini est aujourd’hui si contente d’avoir pris part à cette aventure. Elle qualifie, comme ses pairs, l’expédition de prétexte pour forcer la rencontre de l’autre. Elle ajoute en revanche que seules les personnes qui y ont participé peuvent comprendre.
« J’en parle aujourd’hui, j’explique tout ça. Mais, ça reste quelque chose de difficile à communiquer », déclare-t-elle. « Je suis très rationnelle dans la vie, mais là il y a des choses que je ne peux pas expliquer. Je crois que ça arrive dans une vie où les choses se sont produites d’une façon, tout simplement parce qu’elles devaient se produire », poursuit-elle. Pour elle, c’est ce qui résume exactement ce qu’ils ont vécu tout au long du projet.
Aujourd’hui, elle invite les gens à s’intéresser aux initiatives comme celle-ci, car elles apportent beaucoup au niveau personnel et social.
Un beau prétexte pour aller à la rencontre de l’autre.
– Benoit Farcy
Benoit Farcy est un amoureux des grandes aventures en nature. Il s’est embarqué dans le projet Uapishka dans l’espoir de dépasser ses limites physiques personnelles. Ayant plusieurs expériences de randonnées et de camping d’hiver, ce dernier affirme qu’il n’avait « jamais rien fait de cette ampleur-là ».
« On parle ici de passer pratiquement une semaine dans les montagnes, dans un environnement peu hospitalier. C’était une première », affirme le Baie-Comois qui décrit aussi cela comme une excellente introduction vers une rencontre d’autrui. « Cette chance-là nous est peu présentée. Peu importe ce qu’on fait dans la vie, il est rare qu’on puisse avoir un accès aussi privilégié à la communauté innue et à d’autres humains en général », souligne-t-il.
Son moment fort
Après toutes les journées passées ensemble, Benoit Farcy raconte avec fougue ce dernier matin où la difficulté est montée d’un cran, tout comme l’esprit d’équipe. « Dans la nuit, les vents commençaient à monter à 40 km/h. Et rappelons qu’on est sur des plateaux où il n’y a aucun arbre », débute-t-il, expliquant que le but était de s’attaquer au mont Jauffret. Les vents qui augmentaient les ont obligés à plier bagage, car cela devenait dangereux.
« Personnellement, c’était pour moi le plus beau moment de l’expédition. On était rendu à la fin, on avait pris la décision de quitter et tout le monde s’est mis à défaire la grosse tente, dans une coordination que j’ai rarement vue », ajoute-t-il. Ce n’est pas pour rien qu’il qualifie ce moment « d’une belle intensité ».
Un contexte unique et des rencontres inoubliables
Le participant revient souvent sur la camaraderie. « J’ai l’impression de connaître certaines de ces personnes depuis plus de 15 ans, dans le sens où je me sens très confortable avec elles. Ça s’est installé rapidement, et c’est probablement dû au contexte », mentionne-t-il précisant qu’ils sont passés par plusieurs adversités ensemble.
Pour Benoit Farcy, ce sont des liens qui ne pourront jamais s’effacer. « Ce qui nous a aussi rapprochés en tant qu’équipe, c’est quand on a dû prendre des décisions, comme écourter et changer notre itinéraire. Le but est devenu de terminer ensemble ce qu’on avait commencé », explique-t-il.
À plusieurs reprises, le Baie-Comois remarque le prétexte qui l’a amené à dépasser plus que ses limites physiques. « J’ai découvert des humains incroyables et une culture tout aussi incroyable. J’ai définitivement envie d’en découvrir plus et aussi d’aider à faciliter la rencontre entre les deux communautés », conclut-il.
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