Découvrez le portrait d’ambassadeurs de l’Université du Québec à Chicoutimi. À travers le parcours de ces diplômé(e)s, vous en apprendrez sur leur domaine d’études, mais également sur l’impact positif qu’a eu leur passage entre les murs de l’établissement d’enseignement.
Ingrid Tshirnish
Enseigner : une vocation
Même lorsqu’elle est fermée, la porte du bureau d’Ingrid Tshirnish ne l’est pas vraiment. Les enfants de l’école primaire Tshishteshinu à Mani-Utenam, où elle est directrice, entrent pour lui parler, lui offrir un dessin ou un câlin. « Mon équilibre, c’est les enfants », laisse-t-elle entendre. Songer au chemin qu’elle a parcouru depuis l’obtention de son baccalauréat en éducation au préscolaire et en enseignement primaire à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) lui fait un « petit velours » empreint d’une fierté sincère.
Petite, comme bien des fillettes de son âge, Ingrid Tshirnish prend plaisir à jouer l’enseignante avec ses poupées et ses peluches. En classe, elle est une élève studieuse dans l’école provinciale qu’elle fréquente. Elle grandit au sein d’une famille qui valorise l’éducation. Deux de ses tantes, qui exercent le métier d’enseignante, lui servent de modèles.
Pendant la majeure partie de sa scolarité, Ingrid Tshirnish a le sentiment d’être partagée entre deux cultures. « Je ne trouvais pas mon identité », se souvient-elle.
Lorsqu’elle donne naissance à son fils à l’âge de 22 ans, Ingrid Tshirnish, qui a quitté les bancs d’école quatre années plus tôt, est loin d’imaginer qu’elle est destinée à vivre une carrière riche de sens. Les derniers mots échangés avec sa défunte mère résonnent en elle encore aujourd’hui. Convaincue du potentiel de sa fille, elle lui fait part de son souhait de la voir reprendre ses études. Ingrid tient parole et termine son secondaire, puis s’inscrit en sciences humaines au Cégep de Sept-Îles. À l’automne 2005, elle
quitte la communauté d’Uashat mak Mani-Utenam, si chère à son coeur. Avec ses enfants âgés de 6 et 3 ans, elle s’établit à Chicoutimi et entame son baccalauréat en éducation préscolaire et en enseignement
primaire à l’UQAC.
Loin de sa culture, de sa langue et des siens, la mère de famille monoparentale doit trouver de nouveaux repères. « C’était un grand pas! Mon entourage m’encourageait en me disant que Chicoutimi, c’était une belle petite ville et que je trouverais les bonnes personnes pour m’épanouir et m’aider, notamment au Centre des Premières Nations Nikanite. »
La région du Saguenay–Lac-Saint-Jean et l’UQAC s’avèrent aussi accueillantes qu’on les lui avait décrites. Ingrid Tshirnish met peu de temps à apprivoiser son nouvel environnement et parvient à conjuguer son rôle de mère et celui d’étudiante. Les journées commencent parfois très tôt, mais la petite famille prend plaisir à explorer la région.
« L’UQAC a été pour moi un milieu sécurisant où l’esprit de communauté était présent. Je me suis sentie accueillie et j’ai eu beaucoup de soutien. On m’a écoutée et aidée. L’approche était très humaine. Il y avait une grande ouverture du personnel enseignant qui était dévoué à soutenir les étudiants dans la réussite de leurs études. »
Faire rayonner la culture innue
Ingrid Tshirnish gradue en 2010, puis commence sa carrière à l’école primaire Johnny Pilot de Uashat et enseigne par la suite à l’école primaire Tshishteshinu à Mani-Utenam. Depuis maintenant six ans, elle assure la direction de l’établissement où le calme et la bienveillance règnent.
« Pour moi, l’éducation, c’est une des valeurs les plus importantes, qui me permet de valoriser ma communauté. Je veux donner aux enfants la possibilité de croire en eux et en leur rêve, peu importe leur chemin. J’ai beaucoup d’amour et de respect pour eux », exprime-t-elle en posant un regard complice sur deux garçons de maternelle venus lui remettre un coloriage.
Ingrid Tshirnish entend bien contribuer encore longtemps à faire rayonner la culture et les traditions innues (innu aitun) avec la collaboration de sa précieuse équipe-école.
«Je souhaite innover davantage et apporter des projets réels et signifiants à mes élèves pour qu’ils soient touchés par leur culture, qu’ils parlent encore plus l’innu aimun et qu’ils soient fiers d’être des enfants d’une première nation ».
Encore aujourd’hui, Ingrid Tshirnish continue d’approfondir sa formation et entretient des liens avec l’UQAC avec qui elle collabore à des ateliers et partage son parcours avec la générosité qui la caractérise.
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