Une trousse pour soutenir au travail les victimes de violence conjugale

Par Johannie Gaudreault 11:35 AM - 6 avril 2023
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La trousse Agir ensemble - la violence conjugale, c'est aussi notre affaire! a été présentée à Baie-Comeau et Sept-Îles. Photo Facebook

Souvent perçue comme relevant de la sphère privée, la violence conjugale peut avoir des répercussions sur les milieux de travail. La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) a créé la trousse d’information Agir ensemble — La violence conjugale, c’est aussi notre affaire ! qui a été présentée le 4 avril à Baie-Comeau et le 5 avril à Sept-Îles. 

Le Syndicat de l’enseignement de la Haute-Côte-Nord (SEHCN) et le Syndicat de l’enseignement du Fer ont convié leurs membres à un atelier-conférence en soirée. Julie Pinel, conseillère à la condition de la femme à la CSQ et conceptrice de la trousse Agir ensemble, a fait la présentation de cet outil essentiel. 

La violence conjugale est un enjeu de société important qui prend de plus en plus de place sur la scène médiatique au Québec. Selon les statistiques de la CSQ, elle touche une femme sur trois et pour plus de la moitié d’entre elles, cette violence se poursuit en milieu de travail.

« Cette trousse s’adresse à tous les syndicats de la CSQ et aux organismes communautaires qui œuvrent auprès des femmes. Elle vise à donner les outils nécessaires pour soutenir les personnes vivant avec le problème et à agir face à cet enjeu. Considérant que plus de 80 % de nos membres sont des femmes, il est essentiel de faire notre part », souligne Rémi Therriault, président du SEHCN. 

La violence conjugale « peut avoir des effets collatéraux sur les collègues en contribuant, notamment, à l’augmentation de leur charge de travail, du stress, des inquiétudes ainsi que des frustrations face à la situation », affirme la CSQ. 

C’est donc pour sensibiliser les milieux de travail que la trousse d’information a été produite. Cet outil, offert gratuitement en ligne, vise à donner les informations nécessaires pour soutenir les personnes vivant avec le problème et à agir syndicalement face à cet enjeu.

« Lorsque de la sensibilisation est faite en milieu de travail, les collègues sont alors mieux outillés pour détecter la violence conjugale et maintenir le lien de confiance avec les victimes. Ils savent alors reconnaître les différentes manifestations de ce type de violence et déceler des situations potentiellement problématiques », explique Julie Pinel.

Des obligations légales

Les employeurs ont des obligations légales en matière de violence conjugale. Au Québec, la Loi sur les normes du travail établit les bases des jours de congé auxquels ont droit les victimes : 2 jours d’absence rémunérés après 3 mois de service, jusqu’à 26 semaines d’absence non rémunérées à prendre sur une période de 12 mois et jusqu’à 104 semaines d’absence non rémunérée si la victime a subi un préjudice grave.

Comparativement aux autres provinces canadiennes, le Québec fait toutefois piètre figure concernant le nombre de journées d’absence payées. D’autres provinces offrent jusqu’à 5 jours payés. Une revendication est actuellement portée par l’Intersyndicale des femmes afin d’augmenter ce nombre à 10.

Outre les mesures prévues dans les lois fédérale et provinciale du travail, la Loi sur la santé et la sécurité du travail (LSST) exige explicitement des employeurs qu’ils agissent en prévention. La trousse de la CSQ propose plusieurs idées, comme de mettre en place un programme d’information et de sensibilisation du personnel.

Les employeurs devraient également établir, conjointement avec le syndicat, une politique en matière de violence conjugale qui prévoit différentes mesures pouvant faire l’objet de clauses de convention collective, par exemple la mise en place de dispositions d’accommodement pour les victimes.

Pour en savoir plus sur le sujet, consultez le contenu de la trousse offerte gratuitement en ligne : lacsq.org/violence-conjugale.