Hy2gen veut décarboner l’industrie minière
Cyril Dufau-Sansot, pdg de Hy2gen, explique avoir réorienté complètement son projet pour Baie-Comeau au cours de la dernière année afin de l'arrimer avec la Stratégie québécoise sur l'hydrogène vert et les bioénergies.
Hy2gen a l’ambition de décarboner la Côte-Nord et du Québec, à commencer par l’industrie minière.
“Depuis un an, on travaille pour que l’intégralité (de la production) soit utilisée dans des filières stratégiques à Baie-Comeau et au Québec, principalement dans le secteur minier de la fosse sur Labrador”, a confié Cyril Dussau-Sansot au téléphone mardi, alors qu’il se trouvait en France.
Le président-directeur général (pdg) de la multinationale, dont le siège social se trouve en Allemagne, voit grand pour le projet estimé à un milliard de dollars et créateur d’une centaine d’emplois.
Il vient de passer à l’étape des études d’ingénierie préliminaires et si toutes les autres à venir sont concluantes, Hy2gen implantera son site de production d’hydrogène vert et d’ammoniac vert dans le parc industriel Jean-Noël-Tessier à Baie-Comeau.
Elle fait le pari d’entraîner dans son sillage des entreprises attirées par l’énergie verte et qui ont “de l’intérêt dans ce qu’on va produire”, poursuit M. Dussau-Sansot. Il voit Hy2gen comme une pierre angulaire du développement du parc industriel.
Si l’hydrogène vert est un carburant pour le secteur des transports entre autres, l’ammoniac vert représente une matière première dans diverses industries, notamment celle des fertilisants.
“On va aussi avoir de l’oxygène”, ajoute le pdg, qui rappelle son importance pour les aciéries.
Projet réorienté
Le projet d’Hy2gen a été complètement revu au cours de la dernière année afin de s’arrimer à la Stratégie québécoise sur l’hydrogène vert et les bioénergies, lancée en mai 2022 et voulant que l’électricité produite au Québec serve à décarboner le Québec et non l’étranger.
On se souviendra qu’au départ, l’entreprise visait notamment la production d’ammoniac vert destiné au secteur maritime, donc à l’exportation.
Cette réorientation ainsi que l’incertitude qui plane toujours sur l’attribution du bloc de 300 mégawatts dont elle a besoin explique le nouvel échéancier de réalisation. Le début de production passe de 2026 à la mi-2028.
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