Le crabe des neiges se porte bien dans les eaux de la Côte-Nord
La Première Nation des Innus Essipit possède un bateau de pêche aux crabes des neiges. Photo : Courtoisie
Tous les intervenants contactés dans le cadre de ce reportage sur la saison imminente de pêche aux crabes des neiges sont encouragés par l’abondance de la ressource.
« Elle se porte mieux, et ce, pour toutes les catégories de crabes. On voit une reprise de l’abondance », exprime Pierre Léonard, ajoutant que les bateaux ont récolté leurs quotas rapidement l’an dernier.
Jean-René Boucher abonde dans le même sens. « Le crabe, ça monte, ça redescend, c’est un cycle normal. On est dans une période de remontée depuis l’année passée. On en a encore pour trois à cinq ans d’avoir de bons quotas plus hauts. L’objectif de gestion serait d’étirer ce cycle pour que la baisse soit moins drastique », fait-il savoir.
Qu’est-ce qu’en pense la biologiste en sciences aquatiques à Pêches et Océans Canada, Sarah Loboda? Elle est sur la même longueur d’onde, mais se dit toutefois préoccupée quant aux impacts des changements climatiques.
« Le creux d’abondance des dernières années est derrière nous », fait-elle savoir en précisant que le crabe des neiges a une abondance cyclique de huit à dix ans.
Selon la scientifique, les relevés post saisonniers réalisés par l’industrie plus tard à l’été ou à l’automne ont démontré que les recrues, les jeunes adultes, arrivent dans la population. La zone 16 a toutefois un an d’avance sur la 17.
« Il faut savoir que les femelles maturent plus rapidement que les mâles. On voit donc une augmentation de l’abondance des femelles dans le début d’une reprise. Dans la zone 16, on est sur la fin tandis que dans la 17, on voit une belle abondance de femelles. On sera en plein dans la reprise l’an prochain. Il y a un petit décalage normal », explique Mme Loboda.
Les relevés n’ont donc pas transmis de grandes surprises aux scientifiques à l’exception de confirmer leur compréhension du cycle du crabe des neiges.
D’autre part, ce qui s’est avéré surprenant dans la zone 16, c’est la plus grande abondance de crabes adultes n’ayant pas atteint la largeur légale pour la pêche (95 mm).
« On voit donc plus de crabes de petite taille, selon les relevés dans la baie Sainte-Marguerite, près de Sept-Îles et dans d’autres zones de la Basse-Côte-Nord. C’est un résultat qui ne s’était pas produit lors de la dernière vague », souligne Sarah Loboda.
Recherches plus poussées
De l’avis de la biologiste, des recherches plus poussées pourraient démontrer les impacts des changements climatiques sur la ressource.
Pour le moment, on ne peut pas dire que le crabe des neiges n’est pas touché puisqu’on « observe une hausse de la température de l’eau du golfe et de l’estuaire du Saint-Laurent ».
Comme Mme Loboda et son équipe analysent les stocks de crabes seulement pour la saison suivante, elle ne possède qu’une vision à court terme de ce qui touche le crustacé.
« Des changements sont observés dans l’habitat du crabe, mais les impacts ne sont pas encore démontrés scientifiquement. On est assis sur le bout de notre chaise », conclut-elle.
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