Benoit Gauthier apprend des plus grands

Par Karianne Nepton-Philippe 2:00 PM - 15 mars 2023 Initiative de journalisme local
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Le chef d’orchestre de Baie-Comeau, Benoit Gauthier a assisté Yannick Nézet-Séguin à Montréal. Photo Facebook

Le jeune chef d’orchestre de Baie-Comeau, Benoit Gauthier, continue de prendre toutes les expériences qui s’offrent à lui. Le dernier élément à ajouter sur sa grande liste de réalisations est d’assister le chef d’orchestre Yannick Nézet-Séguin pour l’enregistrement de la 5e symphonie de Sibelius avec l’Orchestre métropolitain (OM) de Montréal.

Ce type d’expérience était une première pour le Baie-Comois d’origine qui est derrière la fondation de l’Orchestre symphonique de la Côte-Nord. « C’était la première fois pour moi un enregistrement studio et c’est un autre monde complètement d’un vrai concert », mentionne le passionné en apprentissage constant.

Concrètement, l’OM de Montréal procède actuellement à l’enregistrement de l’intégrale des symphonies de Jean Sibelius. Cette année, dans le cadre de son programme de mentorat, l’Académie de direction d’orchestre, à laquelle prend part Benoit Gauthier, tous les participants ont eu la chance d’assister M. Nézet-Séguin chacun leur tour.

C’est dans la semaine du 27 février que M. Gauthier a pu accroître son expertise en ce sens. « Je ne veux pas me vanter, mais c’est clairement le meilleur concert de l’année », lance-t-il à la blague.

« Assister un chef d’orchestre, c’est être les oreilles du chef dans la salle pendant les répétitions pour échanger sur des détails qu’il ne peut pas nécessairement entendre lorsqu’il est devant l’orchestre », précise-t-il.

« J’étais dans le studio d’enregistrement, j’avais les écouteurs et j’avais la partition devant moi et il fallait réagir très vite. Si on entendait une fausse note, par exemple, ou tout autre détail, il fallait tout de suite le souligner pour que Yannick puisse refaire le passage en question. Donc, c’était très rapide et ça demandait beaucoup de concentration et d’écoute. Mais, c’était une très belle expérience », proclame le Nord-Côtier.

Sauter sur toutes les occasions

Benoit Gauthier a rencontré Yannick Nézet-Séguin lors d’un stage au Domaine Forget de Charlevoix. « Au Québec, on a l’opportunité d’avoir ce stage international qui est fabuleux », explique celui qui y a participé pas moins de sept mois.

Il y est d’abord allé à trois reprises comme flûtiste, ensuite deux fois comme pianiste et finalement, il a pris part à ses deux dernières visites à titre de chef d’orchestre. C’est là qu’il fait une rencontre qui influencera grandement son parcours et sa vision de son métier. Il y fait la connaissance en 2021 de M. Nézet-Séguin.

« Ça a cliqué humainement, au niveau artistique et un bon lien s’est développé. J’ai beaucoup appris avec lui à ce stage », s’exclame le jeune chef d’orchestre qui a ensuite découvert le programme de l’Académie de direction d’orchestre de l’OM de Montréal. Encore une opportunité qui l’intéresse et il la prend sans hésiter.

Le programme qui ne devait durer qu’un an s’est prolongé et Benoit Gauthier a savouré chaque moment d’apprentissage depuis deux ans aux côtés de cinq autres chefs canadiens. « Comme artiste, on est souvent très seul dans notre apprentissage », indique le musicien.

« Au-delà de nos études où on est entouré, le gros du travail se fait vraiment seul où on apprend d’abord à être un bon technicien de notre instrument. Après cela, artistiquement, il faut trouver notre inspiration ailleurs ou dans ce qui nous entoure. C’est là où les moments où on est en contact avec la crème de la crème des musiciens dans le monde, ça nous permet d’être réellement inspiré et d’avoir des mentors », remarque M. Gauthier.

« Il y a une super relève au Canada pour la direction d’orchestre. C’est un vent de fraîcheur et je ne veux pas me vanter en le disant comme ça », poursuit-il.

Pour lui, il est également important de souligner l’évolution du rôle de chef d’orchestre. Autrefois celui qui allait dicter et imposer sa vision aux musiciens, il fait maintenant partie d’un travail d’échange et de collaboration entre chaque partie de l’orchestre. « Ça change et un des premiers à amener cette nouveauté-là, c’est vraiment Yannick à son époque », lance le Baie-Comois.

Pas un parcours défini

Le chef d’orchestre savoure tout ce qu’il vit au jour le jour sans regarder trop loin ou se fixer des objectifs inatteignables.

« C’est particulier, mais je n’ai pas le recul que d’autres peuvent avoir sur le chemin que j’ai parcouru. Je vis vraiment ce cheminement-là au jour le jour. Je me suis toujours dit, avant d’avoir la chance de faire plein de rencontres professionnelles, que j’étais toujours extrêmement satisfait de ce que j’avais pu faire sur la Côte-Nord avec l’orchestre symphonique de la Côte-Nord », déclare le passionné de musique.

« Tout ce qui arrive de plus, c’est exactement ça, un plus. C’est un émerveillement à chaque fois », conclut le Nord-Côtier d’origine.

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