Une action concertée pour la réforme de l’assurance-emploi

Par Johannie Gaudreault 10:20 AM - 10 mars 2023
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En décembre 2022, une manifestation avait été tenue à Forestville. Aujourd’hui, le 10 mars, des rassemblements ont lieu un peu partout au pays. La directrice d’Action-Chômage Côte-Nord, Line Sirois, est devant les bureaux de Diane LeBouthiller, députée de Gaspésie-Les Îles-de-la-Madeleine. Photo : Archives

Les membres de l’Alliance interprovinciale pour l’assurance-emploi, dont Action-Chômage Côte-Nord, participent présentement à une action concertée à travers tout l’est du Canada pour exiger une réforme de l’assurance-emploi.

Ils dénoncent l’inaction et le désintérêt flagrant du gouvernement fédéral dans ce dossier, « qui malgré la promesse d’une réforme prévue depuis l’été 2022, ne prend toujours pas action pour défendre les travailleurs canadiennes », disent-ils par voie de communiqué.

Les revendications des groupes de défense des travailleurs et travailleuses sont claires : l’élimination du taux de chômage régional comme critère d’admissibilité à l’assurance-emploi, un taux de prestations d’au moins 70 % basé sur les 12 meilleures semaines de travail, un plancher minimum de 35 semaines de prestations et un régime d’assurance-chômage qui ne discrimine pas les femmes.

« La situation est critique pour plusieurs travailleurs canadiennes qui dépendent de l’industrie
saisonnière ou qui occupent des emplois précaires. La période maintenant annuelle du trou noir se fait sentir, laissant nombre d’entre eux sans source de revenu et sans possibilité de travail dans leur domaine », affirment les membres de l’Alliance interprovinciale.

Cette précarité inquiète puisque, semaines après semaines, les groupes de défense des travailleurs reçoivent des appels à l’aide et des témoignages émouvants de leurs membres qui se retrouvent au bord du gouffre. « La fin des mesures temporaires à l’assurance-emploi est dévastatrice et leur retour permettrait une meilleure transition en attendant la réforme », selon eux.

L’Alliance reconnaît également que l’incompréhension des détracteurs dans ce dossier, qui voient dans la pénurie de main-d’œuvre une solution aux problématiques des travailleurs des industries saisonnières, s’envenime. « Or, comme nous en avons fait à maintes reprises la démonstration, ces deux enjeux sont totalement distincts », fait-elle savoir.

Elle rappelle que plusieurs régions du Canada dépendent de l’industrie saisonnière pour des secteurs comme le tourisme, les pêcheries, les mines, la foresterie, l’agriculture, etc.

« Sans une action immédiate de la part du fédéral, l’avenir de ces secteurs est gravement compromis et, par le fait même, l’avenir de la vitalité de nos régions », ajoutent les membres dénonçant que « le gouvernement fédéral a la responsabilité de protéger les personnes au chômage et de mettre un terme à la division de la population provoquée par une incompréhension de la situation ».

Finalement, pour l’Alliance interprovinciale, l’heure est à l’action. « Les membres demeureront mobilisés tant et aussi longtemps qu’une réforme bénéfique à tous les travailleurs de l’industrie saisonnière ne sera pas adoptée », assure-t-elle.

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