Un déficit annuel de 426 travailleurs à combler sur la Côte-Nord

Par Karianne Nepton-Philippe 1:19 PM - 7 mars 2023 Initiative de journalisme local
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Le déficit annuel prévisible pour combler les besoins régionaux de main-d’œuvre atteindra près de 18 000 immigrants au Québec selon la dernière étude de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI). Photo iStock

La Côte-Nord/Nord-du-Québec présente un déficit annuel de main-d’œuvre de 426 travailleurs et le déficit estimé de 2021-2025 est de 2 130. C’est ce qui ressort de la dernière étude de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI).

Le déficit annuel prévisible pour combler tous les besoins régionaux de main-d’œuvre atteindra près de 18 000 immigrants au Québec. La région administrative Côte-Nord/Nord-du-Québec se retrouve en deuxième place de celles ayant le moins grand déficit annuel, l’Estrie occupant le premier rang et la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, la troisième position.

La FCEI constate l’importance d’effectuer un important changement concernant la régionalisation de l’immigration dans une étude approfondie s’appuyant sur les données d’Emploi Québec et des différents ministères impliqués.

« C’est un enjeu démographique d’abord. Ensuite, évidemment la bonne performance dans les dernières années de l’économie québécoise favorise la création d’emplois et de richesse », explique Francis Bérubé, directeur des affaires provinciales du FCEI pour le Québec, tout en précisant que le vieillissement de la population est aussi une cause de la pénurie de main-d’œuvre dans toutes les régions du Québec.  

On peut lire dans ce rapport qu’à l’échelle nationale, l’enjeu atteint des sommets. « Il y a des distinctions entre les différents secteurs, mais c’est tellement généralisé à tous les secteurs, qu’on soit dans les métiers techniques, universitaires, même sans formation. Les besoins sont criants partout », ajoute M. Bérubé.

Les PME du Québec ont été sondées par la FCEI et le résultat démontre que 72 % des propriétaires et 58 % de leurs employés compensent le manque de personnel, généralement en travaillant plus d’heures.

« C’est le but du rapport qu’on dépose de démontrer que ça prend des changements importants », indique M. Bérubé. Ce dernier explique : « C’est un enjeu qui touche plusieurs secteurs. On parle d’habitation, par exemple, de construction résidentielle, de paperasse ou encore de seuil d’immigration. On parle de services d’accueil, de coordination. Il y a donc plusieurs ministères qui vont être appelés à travailler ensemble. »

Le manque d’employés s’avère particulièrement plus prononcé dans les régions se situant en dehors de celle de Montréal, notamment en raison du déficit d’accueil de nouveaux arrivants. Selon les estimations d’Emploi Québec, environ un poste vacant sur cinq doit être pourvu par un nouvel immigrant pour combler les besoins de main-d’œuvre en région.

Des plans favorisant la régionalisation de l’immigration ont été présentés, que ce soit par le gouvernement en place et les gouvernements précédents, mais le directeur des affaires provinciales du FCEI se demande : « On a des plans d’action, mais quels sont objectifs concrets? »

Ce dernier affirme l’importance d’établir « une coordination et une forme d’imputabilité sur des résultats » et que le rapport du FCEI peut en effet servir de base pour créer ensuite des objectifs de régionalisation de l’immigration.

Il lance aujourd’hui un signal d’alerte : « On ne peut plus ignorer le signal, l’augmentation et la priorisation des PME pour cet enjeu-là qui est tellement important ni y mettre tous les efforts nécessaires. En région, la pénurie de main-d’œuvre est associée à des pertes économiques importantes. Mais, il faut le voir comme si on n’atteignait pas notre plein potentiel économique. Ce sont des opportunités manquées »

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