Les 30 ans de la Salle Jean-Marc Dion vus par…

Par Sylvain Turcotte 9:00 AM - 2 mars 2023
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Le décompte affiche 30 ans remplis de vitalité culturelle, d’évolution et de souvenir pour la Salle Jean-Marc-Dion de Sept-Îles. Laissons des personnalités nous les raconter à travers leurs histoires et impressions.

Le terrain de jeu de Luc Charest

Luc Charest et la Salle Jean-Marc Dion de Sept-Îles n’ont presque plus de secret. Le natif de Sept-Îles l’a vu grandir. Il a travaillé sur son chantier, en plus d’avoir été notamment technicien de scène, contrôleur de son et directeur technique par intérim. Il y a même joué avec Kalembourg, un des premiers groupes de Louis-Jean Cormier.

Au-delà de la musique et de la Salle de spectacles, Luc Charest a longtemps été gardien du Vieux-Poste et sa patinoire, et derrière l’organisme Marée motrice.

C’est lors d’un spectacle de la Bottine souriante à l’auditorium de l’école Manikoutai de Sept-Îles que Luc Charest a su ce qu’il voulait faire, travailler pour les spectacles.

Le site où se trouve la Salle, c’était un grand terrain de jeu durant son enfance. « Je le côtoyais depuis que j’avais 6 ans. »

Quand la structure de ce futur lieu de diffusion a commencé à prendre forme, Luc Charest allait y gratter de la guitare, sans pour autant se dire qu’il était un musicien en devenir.

Son père lui a alors proposé de travailler sur le chantier. Il a installé des rails et autres équipements.

Il se souvient d’avoir vu les Vilains Pingouins en spectacle. Un des premiers dans cette nouvelle salle.

C’est un peu là que Kalembourg a pris forme, groupe qui a rappelé bien des souvenirs l’été dernier lors du Vieux-Quai en Fête, le temps de quelques chansons lors du spectacle de Louis-Jean Cormier. 

À l’époque, Yves Normand, le batteur du groupe oeuvrait comme technicien à la Salle. Luc a commencé comme technicien de scène.

Quand il n’y avait pas de spectacles, M. Charest allait se pratiquer au son. Il s’est mis par la suite à faire le son pour ses amis.

Les Septiliens de Kalembourg ont aussi quitté la Côte-Nord pour Montréal. À la fin de l’aventure du groupe, Luc Charest a reçu un appel de Blaise Gagnon, directeur de la Salle Jean-Marc Dion à l’époque, pour rentrer au bercail afin de devenir chef de son. « Je suis déménagé rapidement. »

« J’ai continué à parfaire mes connaissances. Je connaissais la salle de fond en comble, même ses fantômes », blague-t-il, occupant également la direction technique par intérim.

Il décidera toutefois de s’accorder une pause pour tenter des études universitaires en histoire. L’appel de la scène et du spectacle a cependant eu le dessus.

Même s’il vit depuis quelques années en Minganie, Luc Charest revient régulièrement à la Salle Jean-Marc Dion. Il est au son des spectacles de Noël de Florent Vollant, depuis la toute première édition il y a près de 20 ans.

Peu importe qui, si on l’appelle, il va y aller.

Parmi ses meilleurs souvenirs, comme technicien de scène ou derrière les consoles, il y a une pièce de théâtre multimédia sur l’histoire de l’oie.

« Le théâtre a toujours été ma discipline préférée. Ce n’est jamais pareil. L’intrigue évolue. C’est un autre monde. »

Luc Charest dit avoir aussi aimé faire l’éclairage pour un spectacle de Daniel Bélanger.

Il affirme que la Salle a évolué et qu’elle a amené les spectacles locaux à un niveau plus élevé.

Son coup de cœur local : Tam ti delam. « Ça te meuble une scène. »

Un pari risqué selon le maire

Habitué des différents spectacles à la Salle Jean-Marc Dion, le maire Steeve Beaupré parle d’évolution au fil des années de ce lieu de diffusion.

M. Beaupré se dit fier de la pérennité de la salle. « On est parti de très loin. J’ai vu des spectacles au Palais des sports (maintenant nommé Conrad-Parent) et à l’auditorium de l’école Manikoutai. J’ai vu les BB à Manikoutai en 1990 ou 91 », dit-il.

Il parle de pari risqué avec la Corporation au début, « mais on a vu que c’était un besoin, que ça fait partie de la culture du monde. Il y a des gens qui ont trouvé ça difficile durant la pandémie. »

Il soutient qu’il y a une clientèle et une programmation diversifiées pour tous les goûts.

Il se dit fier de l’évolution de la Salle avec ses nouveaux équipements et l’enveloppe extérieure refaite. Le maire avance que les prochains travaux cibleraient les tapis et la scène d’ici 2025.  Il vante aussi son emplacement. « Quand on circule sur le boulevard, il y a un corridor urbain avec la salle, le musée, le centre socio et le lieu projeté pour le nouvel aréna. »

« On n’a pas à être gêné avec les autres salles de diffusion. La Salle fait partie de la tournée des artistes. On n’a pas à courir après eux. »

Steeve Beaupré assiste à une dizaine de spectacles par années, peu importe les domaines, que ce soit l’humour, la chanson et le théâtre.

Quel est le meilleur spectacle qu’il a vu? « Assurément tous les spectacles de Patrick Norman auxquels j’ai assisté, au moins trois de mémoire. Je le considère comme le meilleur guitariste du Québec. À chaque fois que je l’ai vu, c’était comme une thérapie ou séance de relaxation », mentionne-t-il. Il a aussi cité le spectacle hommage aux années 80 avec Sylvain Cossette.

Un lieu de rencontres

La Salle Jean-Marc Dion, c’est plus qu’un bel édifice aux yeux de l’ancien maire de Sept-Îles. L’ex-maire, Réjean Porlier, voit ce lieu comme un endroit de rencontres.

Et ce n’est pas que pour la musique, l’humour ou le théâtre que Réjean Porlier parle de l’importance de la Salle.

« Ça représente un élément clé pour la culture de Sept-Îles, mais ça permet aussi à des groupes et des artistes locaux de se faire valoir, de se faire entendre. C’est un outil de développement. »

Mais l’ancien élu retient surtout pour lui le partenariat de la Salle avec le Festival du film, pour chaque coup d’envoi de l’événement. « Ça permet des rencontres avec les acteurs, les producteurs, les réalisateurs. C’est la proximité que ça crée que j’aime. »

M. Porlier ne garde pas en tête un spectacle en particulier. Chaque fois qu’il est sorti de la salle, et il s’est toujours dit qu’il avait passé une belle soirée. « Je suis ouvert à toutes sortes de choses et les gens sont fiers de leur salle. »

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