Les paramédics en ont assez de la mauvaise gestion de Paraxion

Par Vincent Rioux-Berrouard 11:30 AM - 21 février 2023
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La mauvaise gestion de Paraxion est responsable du départ de nombreux paramédics selon le syndicat.

Les paramédics de la Côte-Nord, affiliés à la CSN, dénoncent avec vigueur la gestion de leur employeur, Paraxion, et demandent au gouvernement du Québec et au CISSS de la Côte-Nord de s’impliquer en mettant sous tutelle l’entreprise ou en lui retirant son permis d’exploitation.

Un style de gestion conflictuel, des problématiques en lien avec la santé et sécurité au travail, des bris de services et une disparité de traitement entre les paramédics réguliers et ceux d’agences privées. Voilà quelques-uns des motifs de frustration qu’ont les ambulanciers face à l’entreprise Paraxion.

« On trouve que les gestionnaires et les dirigeants de cette entreprise ont un comportement méprisant envers nous, les employés », affirme Daniel Charette, président du Syndicat des paramédics de la Moyenne et Basse-Côte-Nord -CSN.

Pour illustrer la gestion défaillante de Paraxion, M. Charette donne en exemple, une situation où des paramédics ont été mis en danger. Durant la période des Fêtes, deux travailleurs sont intervenus dans une résidence de Port-Cartier où des gens étaient victimes d’une intoxication au monoxyde de carbone. Lorsqu’ils sont arrivés sur les lieux, les paramédics ignoraient la cause de l’incident parce qu’il n’avait pas de détecteur de monoxyde, malgré qu’ils en ont fait la demande depuis de nombreuses années. Les deux paramédics ont donc été incommodés eux aussi au monoxyde de carbone.

Un manque de main-d’œuvre

Pour les paramédics, il ne fait aucun doute que la présente situation est en cause dans le manque de travailleurs qui touche cette profession dans la région.

Au cours de la dernière année, 17 paramédics ont quitté dans les secteurs de Port-Cartier, Sept-Îles et la Minganie. En contrepartie, cinq ont été embauchés.

Paraxion a accumulé 6300 heures de rupture de service sur la Côte-Nord au cours des 10 derniers mois.

L’entreprise doit donc de plus en plus se tourner vers les travailleurs d’agences privées. Une pratique qui est dénoncée.

Un paramédic, Charles Philippon, décrit la présente situation au niveau de la main-d’œuvre comme une véritable hémorragie en raison des départs.

« Quand tu as une hémorragie et tu saignes, je peux te remettre du sang et ça va marcher pendant un bout de temps, mais un jour il va falloir boucher le trou. C’est exactement ça la main-d’œuvre indépendante, ils font juste rajouter du sang, mais il ne règle pas le problème », dit-il.

« Il faut que Paraxion crée des conditions de travail qui vont retenir les paramédics ici sur la Côte-Nord », ajoute-t-il.

Paraxion doit donc de plus en plus se tourner vers les travailleurs d’agences privées. Une pratique qui est dénoncée, notamment en raison de la disparité de traitement entre les paramédics réguliers et ceux provenant d’agence.

« Le gouvernement doit complètement abolir les agences de placement de personnel, ce qui inclut le secteur préhospitalier. Pour le même travail, le premier va être transporté, logé, nourri, va avoir un meilleur salaire et le choix de son horaire. L’employé régulier n’a rien de tout ça. », indique Guillaume Tremblay, président du Conseil central de la Côte-Nord CSN.

Le recours à la main-d’œuvre indépendante crée d’autres problèmes, explique M. Philippon. Bien que les paramédics d’agences aient toutes les compétences au niveau des soins médicaux, ils n’ont pas d’expertise au niveau local.

« Ils ne connaissent pas comment fonctionne l’hôpital ou comment s’adapter avec la clientèle qu’on a ici comme les Premières Nations », affirme-t-il.

Le Syndicat des paramédics de la Moyenne et Basse-Côte-Nord-CSN représente près de 33 membres.

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