Projet de loi sur la main-d’œuvre indépendante : il faudra en faire plus, selon l’APTS Côte-Nord
Maude Fréchette, représentante nationale de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux pour la Côte-Nord. Photo : Archives
Le projet de loi sur la main-d’œuvre indépendante (MOI) en santé, déposé le 15 février par le ministre de la Santé Christian Dubé, ne rassure pas l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) Côte-Nord, qui continue de s’inquiéter de l’ampleur toujours plus grande de ce phénomène.
« La solution durable pour mettre fin au recours aux agences de placement est d’investir pour améliorer les conditions de travail du personnel, qui tient à bout de bras les services publics. En ce moment, ces agences utilisent de l’argent consacré à la population pour augmenter leur marge de profit. Le gouvernement doit mettre fin à cette exploitation éhontée de l’argent public le plus rapidement possible », lance d’entrée de jeu Maude Fréchette, représentante nationale sur la Côte Nord.
En six ans, les sommes investies à la grandeur du Québec pour embaucher de la MOI dans la catégorie du personnel professionnel et technique (catégorie 4) ont été décuplées. Pour la Côte Nord, le coût total dépensé pour la catégorie 4 est de 19 083 000 $ en 2021-2022, rapporte l’APTS.
Légiférer pour limiter le recours aux agences de placement est toutefois une bonne initiative gouvernementale, de l’avis de l’Alliance, tout dépendant du contenu des règlements qui accompagneront le projet de loi no 10.
« Nous saluons les intentions du ministre Dubé de mieux encadrer et de limiter le recours aux agences de placement. Mais pour qu’elles se concrétisent, il faudra que ce projet de loi s’accompagne de mesures d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre dans le secteur public. C’est la seule façon de convaincre le personnel qui a quitté le réseau public d’y revenir à long terme », prévient Maude Fréchette.
Pour certains établissements, comme le CISSS de la Côte-Nord, le recours à la MOI provoque des déficits structurels de plus en plus grands, fait remarquer l’APTS, par voie de communiqué.
« La population en paye déjà le prix puisque le gouvernement doit augmenter la part du financement sans être en mesure d’offrir de meilleurs soins et services », déplore la représentante nationale.
De plus, l’aspect temporaire et aléatoire du travail en agence représente un défi majeur pour maintenir la qualité de soins et services.
« Pour les éducatrices, les travailleuses sociales et les agentes de relations humaines par exemple, la nature même du travail nécessite de créer des liens de confiance basés sur des relations stables et durables. Les établissements font pourtant très souvent appel aux agences pour combler ces postes », s’étonne Maude Fréchette.
L’APTS fera prochainement part de ses recommandations et de ses attentes sur le PL 10 ainsi que sur les règlements qui en découleront.
Rappelons que l’APTS regroupe et représente quelque 65 000 membres des établissements du réseau, dont environ 1 000 membres dans la région.
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